C’était hier soir.
J’avais fini de manger.
Il n’y avait rien à la télévision.
Monsieur Grain de Sel avait l’air occupé.
Je voulais grignoter du chocolat. Même si je savais que ce n’était pas vraiment ça dont j’avais besoin.
J’avais comme un vide, là, quelque part. Je ne savais pas où.
J’étais fatiguée mais pas trop.
Je m’ennuyais mais pas trop.
Ouais. C’était passé.
Ce Noël plein de «HOOO !» prononcés la bouche toute ronde et les yeux écarquillés. Ces repas débordants de tout. Cette nouvelle qui nous a mis au tapis. Ce 31 où nous avons dansé, avec elle, comme lors des soirées de nos 20 ans.
C’était il y a dix ans.
C’était il y a 6 jours.
C’était l’année dernière.
Je pensais à ce 2013 qui allait vraiment commencer aujourd’hui.
Avec tous ces projets.
Je restais inerte comme pour économiser tout le courage et toute l’énergie possibles pour franchir chaque étape.
Pour attaquer tranquillement. Pour avancer sans me retourner.
Je pensais à tout ce qu’il allait falloir réaliser cette année. Et réussir.
Je sentais déjà la douceur du bonheur à ma porte. Mais je le laissais là, sans y toucher, retenant mon souffle. Comme la veille de Noël, quand on a posé tous les cadeaux au pied du sapin, et qu’on a attendu le matin pour les ouvrir.
J’avais l’impression de respirer au ralenti : comme le nageur qui se concentre juste avant de plonger.
Ce que je vais faire, dans les 8 mois qui viennent, dans les 8 qui suivront, ça ressemble à une course. Une course de fond. Il va falloir toucher au but en maintenant la cadence, au bon rythme. Accélérer quand il le faudra. Ou ralentir. Mais toujours avancer en regardant droit devant.
Je me disais qu’aujourd’hui, ça ressemblait au «premier jour du reste de (ma) vie».
Aujourd’hui, c’est un lundi comme tous les autres. Chacun retourne à ses obligations.
Chacun à son labeur, à son apprentissage. Et moi je vais faire ce que je fais.
Et pourtant c’est aujourd’hui que ça commence. Je ne sais pas quoi exactement.
Toute la suite, tout simplement.
Et le premier jour, c’est aujourd’hui.
Ce qui va suivre, c’est ma vie. C’est moi, en marche.
C’est nous, construisant.
C’est l’aube de quelque chose d’important.
J’ai savouré cette idée. Et j’ai constaté qu’elle ne me faisait pas peur. J’ai été surprise de trouver ça plutôt doux, même.
On m’a souhaité une bonne année, c’était normal.
On m’a dit : «la page est tournée», c’était bien vu.
Il y a comme un paquet de quelque chose que j’ai abandonné à 2012.
Un bagage bourré à craquer.
Le magnifique est gravé au plus profond de mon coeur et me suivra partout, toujours.
Le reste est dans cette vieille valise qui ne fermait même plus. Elle avait fait son temps, tout comme son contenu.
On m’a souhaité une bonne année. On m’a dit aussi que 2013 serait «une année de transformation qui me permettrait d’aller vers moi». J’ai souri.
Je me suis dit : «c’est bien son genre de dire ça. C’est planant, un peu comme dans un délire de gourou».
Comme portée par une douce brise d’été, cette petite phrase a virevolté sur le dessus de mon crâne avant de me revenir en plein visage.
Oui. Cette année, je marche vers moi. J’ai de la chance, je suis bien accompagnée pour la ballade (des gens heureux ?).
Cette année, je vais faire quelque chose, je le sais déjà. Je n’avais pas encore réalisé combien ce fait simple pouvait être fort.
J’ai vu ça, je n’avais plus envie de chocolat. Ça allait bien.
J’espère que ta marche te mènera là où tu le souhaites…
Belle année
Merci ! Bonne année à toi aussi !
Je me reconnais dans tes mots. Je ne suis peut être pas aussi lucide que toi. j’ ai aimé lire ces mots et je te souhaite le meilleur
Je ne sais pas si tu es lucide ; mais à voir le beau bilan de tes résolutions 2012 je pense que tu vas encore bien avancer en 2013 ! Merci ! Le meilleur pour toi aussi 😉
joli billet !!
Merci !
J’aime bien ces mots authentiques! C’est comme ce moment où l’on se réveille, les idées pas encore tout à fait claires, où l’on anticipe cette nouvelle journée, on ne sait pas encore ce qu’elle va nous apporter mais on peut à ce moment-là faire le choix qu’elle sera bonne. Et chaque jour, à chaque instant, c’est un nouveau moment qui démarre, comme ce « premier jour » de notre vie 😉
Je ressens ça aussi.
Belle journée!
Exactement ! Ce moment où tout est encore possible ! Et ça recommence quasiment chaque matin (si on a de la chance, si on le veut bien, si la vie le permet). Merci. Et belle journée à toi !
Si on le veut bien, en effet 😉
Magnifique billet !
C’est beau, le bonheur, quand c’est simple comme ça, intouchable, et tu le fais si bien partager 🙂
Merci !
Ho merci dis donc ! c’est très gentil !