Appartement des Grain de Sel, par une journée ordinaire.
Intérieur. Appartement somptueux, lumineux et spacieux de la région parisienne.
Une jeune femme très sexy travaille à son bureau/table-de-salle-à-manger.
Le téléphone sonne.
Il est 15h43 et 18 centièmes… C’est X qui appelle (et dont nous conserverons l’anonymat car nous n’avons pas les moyens de faire face à un procès en diffamation).
Sexy : Allô ?
X : Coucou, ça va ?
Sexy : oui et toi ?
X : Oui oui. Et toi, quoi de neuf depuis tout ce temps ?
Sexy : Ho ben moi tu sais, pas mal de boulot, toujours… Et c’est pas près de s’arranger avec le déménagement, et tout…
X : …euh… attends… Toi ? Tu bosses ? Je comprends pas là… T’es pas chez toi ? (l’état de choc d’X est palpable)
Sexy : si… tu sais, j’ai recommencé à bosser en janvier… Je travaille de chez moi, la plupart du temps… Sauf quand j’ai des trucs qui se passent dans Paris, ou des rendez-vous…
**** (ellipse) ****
Appartement des Grain de Sel, même journée ordinaire, même palace ; quelques heures plus tard.
Le père nourrit ses enfants pendant que la mère papote au téléphone.
Dehors, il fait nuit, mais c’est seulement à cause de l’orage.
Au bout des ondes freemobiles : Y (dont nous conserverons l’anonymat, puisque l’important n’est pas qui a dit quoi… Mais plutôt combien ce que X et Y ont dit est représentatif des 67 dernières conversations échangées entre une certaine Marie Grain de Sel et l’ensemble de son entourage ces dernières semaines).
Il est 19h13 et 58 centièmes…
(…) (je passe tout le début de la conversation, qui portait sur la météo : à Paris, en Normandie, dans le Centre, et même en Alsace)
Y : j’ai pas osé t’appeler plus tôt cet après-midi…
Sexy : ho tu aurais pu, j’étais à la maison.
Y : Ha tu ne travaillais pas ?
Sexy : Ben si… Je n’avais aucun rendez-vous donc je suis restée à la maison…
Y : ha oui donc tu ne travaillais pas.
Sexy : non j’étais à la maison, pour faire mon travail (NDLR : on se questionne, à la rédaction, pour savoir si cette conversation est éligible au rang de dialogue de sourdes…)
Y : ha oui tu étais à la maison. Tu faisais. Euh… Euh… Tu faisais…
Sexy : attends, laisse-moi t’aider : je travaillais.
Y : oui, enfin tu faisais… ce que tu fais quoi…
Sexy : du travail…
Heureusement, mon copain Larousse (ne pas confondre avec ma copine Larusso) m’apporte de précieux éléments pour nous porter secours dans cette situation délicate.
Qu’ai-je fait de ma journée ce mardi 18 juin ? Je sens qu’il devient important d’apporter une réponse à cette question très angoissante.
Larousse nous fait ses propositions. Définissons ensemble quelle interprétation du mot «travail» est éligible à la traduction de ce que je fais de mes journées :
«Travail. n.m.»
– Activité de l’homme appliquée à la production, à la création, à l’entretien de quelque chose : Travail manuel, intellectuel. ELIGIBLE
– Activité professionnelle régulière et rémunérée : Vivre de son travail. ELIGIBLE
– Exercice d’une activité professionnelle ; lieu où elle s’exerce : Le travail en usine. (ou à la maison) ELIGIBLE
– Ensemble des opérations que l’on doit accomplir pour élaborer quelque chose : Cette réparation demandera deux jours de travail. ELIGIBLE (cette opération m’a demandé une journée de travail, cette autre opération m’en a demandé une demie, etc. etc.)
– Toute occupation, toute activité considérée comme une charge : Les enfants, ça donne bien du travail. ELIGIBLE (Hahaha ! Ne cherche pas : même quand tu crois que je glandouille tranquilou parce que je suis à la maison avec mes enfants, en fait, je travaille dis donc !)
– Exercices accomplis pour acquérir la maîtrise d’une activité : Le travail d’un gymnaste aux anneaux. ELIGIBLE (mais dans mon cas, ce n’était pas de la gym)
– Activité laborieuse de l’homme considérée comme un facteur essentiel de la production et de l’activité économique : Le capital et le travail. ELIGIBLE
On a même :
«Phase de l’accouchement marquée par l’association de contractions utérines douloureuses de plus en plus rapprochées et par le raccourcissement et la dilatation du col de l’utérus.»
Pas éligible : il m’arrive de le faire, c’est vrai. Mais ça n’était pas dans ma liste de tâches de cette semaine…
Ah ah très bon billet!!
Hihihi, merci ! 😉
Je vais garder la définition sous le coude, ça risque de me servir aussi !
Eh oui, le travail de chez soi, c’est pas exactement répandu et bien compris…
Moi je sais que tu travailles va ! 😀
Oui garde-là et tire une conclusion essentielle de ce billet : il faut apprendre à bien expliquer ce qu’on fait, avec des mots simples. Sinon tout le monde croit qu’on glande (et c’est en partie de ma faute : je déteste décrire ce que je fais… j’aime le faire, point).
Merci 😉 J’ai bénéficié d’un AFPR dans le cadre de mon CSP, c’est bien, je peux t’envoyer la doc si tu veux !
De l’homme, Marie…
Activité de l’homme… tu n’est pas Eligible.
Mazette, il est temps qu’on aille se manger de la nouille.
Ha oui merde… t’as raison : ça manque de nouille là !
Tu n’es, hein? pas tu n’est….
Rooooo ! Comment oses-tu faire des fautes ici alors que moi-même je n’en fais JAMAIS ?!!! 😉
Je découvre ton blog. Nan mais comment c’est possible que je l’ai pas vu passer avant ! (coucou j’émerge de 8 mois de fusion avec mon fils) allez hop dans mes fav
Allez, ça va : les futures et jeunes mères sont pardonnées, je sais que vous êtes à l’ouest 😉
De mon côté j’adore ton blog ! Ta plume est sublime. Ce que tu écris sur ton fils (et pour lui, surtout) c’est tellement magnifique !!! Très très poétique !
Alors bienvenue ici 😉
Et ton billet : ELIGIBLE, 1000 fois même ah ah !
Hahaha ! Merci ! Je vais soumettre à Larousse cette nouvelle définition : « travail, activité qui consiste à écrire des choses plus ou moins intelligentes et les offrir à l’Internet mondial » 😉
L’Internet mondial approuve !!
Dur de travailler à domicile ! J’ai une amie (qui a la place = maison à la campagne) qui a aménagé un bureau … séparé de la maison. Donc moins de tentation et plus de concentration !
Oui c’est une bonne solution !