Il n’y a pas longtemps, je me suis exprimée sur ma récente entrée dans l’univers impitoyable des parents d’élèves (souvenir : c’était lundi, et c’était là).
Oui, car cet univers est bel et bien impitoyable. Je l’ai compris assez rapidement. Dès la première semaine pour être exacte, alors que plantée devant l’école en attendant l’ouverture des portes, je me fis rouler sur les pieds par une maman équipée de poussette qui avait visiblement trop de choses à penser pour parvenir, en même temps, à freiner trente secondes, articuler un discret «excusez-moi, je voudrais passer» (je n’en demandais pas plus, ça va, je ne suis pas trop exigeante), attendre ma réponse, me laisser le temps de dégager ma propre poussette et passer pour atteindre son objectif : avoir le nez collé à la porte vitrée de l’école pour entrer la toute première lorsque la directrice débloquerait le verrou (D’ailleurs elle doit encore ignorer m’avoir roulé dessus à l’heure actuelle parce qu’à aucun moment elle ne s’est tournée vers moi).
Ai-je eu envie de lui péter la gueule ? Oui.
L’ai-je fais ? Non. Parce que ça ne se fait pas, et c’est bien dommage, parfois.
Le lendemain, je concluais que, vraiment, l’école était un milieu hostile, lorsque je voyais une protection en plastique voler dans une bourrasque, exposant du même coup la poussette qu’elle abritait à une pluie battante. Tout allait y passer : les vêtements du bébé (cependant, maintenant que j’écris ça, je me dis que fort heureusement, le bébé n’y était pas), le goûter du grand, la poussette toute entière… La maman qui marchait devant moi a regardé avec dédain la protection s’abattre sur ses pieds, à jeté un coup d’oeil à la pauvre poussette déjà presque entièrement trempée, et a, tout naturellement, passé son chemin en dégageant le bout de plastique d’un revers du pied chargé de mépris… dans le but d’atteindre un objectif plus grand, plus grave, plus important : avoir le nez collé à la porte vitrée de l’école pour entrer la toute première lorsque la directrice débloquerait le verrou.
Ai-je eu envie de lui péter la gueule? Oui (en fait, c’est parce que je suis quelqu’un de très violent… c’est pas pour me justifier mais avec mon grand frère nous avions des jeux très casse-cou et j’ai vite pris gout à la bagarre… si, c’est pour me justifier finalement).
L’ai-je fais ? Non. Parce que ça ne se fait pas, et c’est bien dommage. Par contre j’ai ramassé le plastique et l’ai installé sur la poussette, parce que je suis quand même une gentille fi-fille (et que si j’écrivais tout ça pour conclure que, par dessus le marché, je n’ai PAS ramassé le plastique, j’aurais vraiment l’air d’une sombre conne).
Mais il m’a tenu à coeur de ne pas me laisser impressionner par ces évènements que je préfère prendre pour des accidents plutôt qu’autre chose. J’ai donc déjà sympathisé avec la maman de Gugus (ce n’est vraiment pas son prénom, qu’on se rassure), qui est dans mon niveau (pour se rafraîchir la mémoire sur les niveaux il faut relire ça vite fait) : Gugus est dans la classe de mon fils et a un petit frère, bébé, qui bave et ne sait même pas marcher. La maman de Gugus est donc du niveau Passable pure souche, et entre nous, ça colle bien.
Mais ma meilleure touche reste à ce jour celle que j’ai faite au parc vendredi soir. Là, je dois dire, je me suis surpassée. J’ai tout donné.
C’est au détour de l’une de mes désormais fameuses interventions de mère hystérique que nos regards se sont croisés. Une fois de plus, un très grand enfant (d’au moins 8 ans) a essayé de tuer mon fils à coup de grolles dans la tronche. Une fois de plus, ne voyant aucun parent à l’horizon bondir sur ce presqu’adulte (en proportion) pour le réprimander, je m’en suis chargée moi-même. *voix tremblante de colère, mèches hirsutes et bave au coin des lèvres… l’archétype de la sexy mama. Autant dire tout de suite que je ne suis pas de celles qui, le poitrail haut, le fessier rebondi, tentent de séduire les jeunes papas des squares*
Après ce petit échange plein de douceur, donc, je suis retournée poser mon gracieux postérieur sur le banc près duquel j’avais laissé la poussette contenant miss Numérobis. Ce faisant, mon regard a croisé celui de cette jeune maman que j’ai pu, d’un seul coup d’oeil, identifier comme étant de mon niveau : elle était accompagnée d’une jolie petite brune visiblement pas plus vieille que mon fils ainé, et équipée d’une poussette où dormait un tout petit bébé (le genre tellement petit qu’on ne le voit pas sous les couvertures, mais on sait qu’il est là parce que le «tas» se soulève à intervalles réguliers et pousse parfois de petits grincements symptomatiques).
A son regard, j’ai bien compris qu’elle était de mon côté et qu’elle était, elle aussi, outrée par la paire d’écrase m*** qui avaient atterri dans la figure de mon pauvre enfant.
Alors nous avons commencé à bavarder, comme ça, sans prétention.
Et il ne m’a pas fallu longtemps avant de saisir la première occasion de déployer mon talent légendaire pour la diplomatie et la délicatesse.
Morceau choisi :
Moi : «votre fille vient juste d’entrer à l’école de truc bidule comme mon fils non ? Je vous croise souvent.
Maman copine : oui, elle est en petite section, elle aussi.
Moi, jetant un coup d’oeil à sa poussette : et ça se passe bien avec le bébé ?
MC : oui, elle est très contente d’avoir un petit frère !»
Attention, c’est là que ça devient exceptionnel.
Moi : «mais il est né il n’y a vraiment pas longtemps, si ?
MC : ho non il est tout petit.
Moi: oui, il me semblait bien : vous étiez encore bien enceinte à la rentrée (mimant le gros ventre des deux mains, histoire de m’enfoncer encore plus).
MC : heu… non il est né fin juillet.
*Sourire figé de Marie Grain de Sel pendant qu’elle cherche un truc intelligent à dire pour faire oublier à cette pauvre femme qu’elle vient juste de lui dire qu’elle avait l’air très enceinte lorsqu’elle ne l’était plus… alors qu’elle vient de lui dire qu’elle était grosse quoi
…
…*
Moi : ha ouiiiiiiii (on fait durer le «i» et on le laisse retomber dans l’oubli en regardant dans le lointain). Hum hum. Oui, c’est sûr oui»
Oui, il y a de quoi rester bouche bée devant mon sens de la répartie et du rattrapage de grosse gaffe qui craint…
Alors pour sauver la situation j’ai vite sorti mon bébé de la poussette et Maman copine était tellement en admiration devant ses grosses cuisses dodues qu’elle a vite oublié ma bêtise (en fait, je crois qu’elle était polie, que je l’ai peut être vexée quand même… ou pas… mais qu’on a vite parlé d’autre chose et que c’était très bien comme ça).
Bref, voilà comment j’ai sympathisé avec une autre maman.
Inutile de préciser que j’ai quitté le parc, ce soir-là, sans savoir le nom de la maman, ni celui de ses enfants (j’étais sous le choc de ma propre gaffe).
oh la vilaine gaffe ! peut-être qu’elle avait caché son bébé sous son manteau à la rentrée, d’où son gros ventre…
C’est ça ! Elle a triché en fait !
En tant que Tata Gaga, je ne me suis pas fait non plus de copines hier au Monop, quand à 20h00, à la sortie des bureaux, j’ai acheté 10 bodies, 2 pyjamas, 3 legings avec à chaque fois un antivol à enlever, et que derrière les gens avec leur bouteille de vin et leur fromage s’impatientaient… Car normalement une personnes qui achète des bodies, est une mère au foyer qui devraient les acheter en dehors de heures de pointe au Monop !
Tiens, c’est pour te sentir moins seule !
en te lisant je me voyais 🙂
http://www.nipette.com/article-3775880.html
excuse la couleur, c’est la V1 de mon blog, je ne peux rien toucher…
Hahaha ! Tu m’as tué à « Et bien, vous avez bien récupéré etc…, c’est impressionnant, vous aviez vraiment une position de femme enceinte etc… ».
Dis donc, dans un ascenseur avec même ton mec : DUR ! Moi au moins je n’avais pas de témoin pour se foutre de moi (juste ma honte à moi)