Hier matin, j’ai emmené ma fille faire une prise de sang. Elle a 5 ans et demi et la phobie des piqures.
Nous étions donc toutes les deux ravies (pas) de cette virée mère-fille matinale.
Je vous passe les détails de cet épisode d’une extrême violence.
Après, je l’ai emmenée au magasin et lui ai offert la plus grosse peluche que j’ai trouvée… et il n’y a pas que ma fille qui a éprouvé le besoin de serrer le gros chien contre son cœur pour se réconforter, si vous voyez ce que je veux dire…
Plus tard, une fois le calme revenu, je lui exprime toute mon admiration.
Elle est entrée d’elle-même dans la voiture sans essayer de s’enfuir ; et elle est entrée dans le laboratoire sans essayer de s’enfuir… Ma fille s’enfuit, quand elle ne veut pas, et elle court vite.
ET il a fallu lui piquer les deux bras (petites veines de mères en filles dans ma famille).
Alors je l’ai félicitée et l’ai serrée très fort dans mes bras : « tu as eu beaucoup de courage ».
Elle ma repoussée en me disant : « mais non, le courage c’était de rester calme et immobile ».
Moui… mouais… bof… Ben non.
Elle m’explique qu’elle a crié, pleuré : et que ÇA, c’est quand même tout sauf une marque de courage.
Elle a raison : c’est une marque d’humanité.
Mais être humain, c’est courageux. En plus, il faut le refaire tous les jours…
Tout à coup, j’ai cru qu’elle voulait dire qu’avoir ressenti toutes ces émotions était un défaut.
Et que les gens courageux (les vrais) sont ceux qui… sont calmes.
Et là j’ai eu l’impression de m’être trompée. Peut-être que tout ça n’avait rien à voir avec le courage. Peut-être que le courage n’est pas la question, jamais. Et peut-être même qu’on s’en fiche du courage.
Nos émotions sont. Point.
Elles ne sont ni un défaut, ni une marque de faiblesse. Jamais.
Une émotion est quelque chose qui nait du fond de nous, qui est spontané, et qui est, profondément : nous.
Il n’y a rien de plus authentique, et de plus vrai en nous que nos émotions.
Ce n’était pas un manque de courage d’être paniquée : c’était la vérité de son instant.
C’est neutre ça : ce n’est ni bien ni mal. C’est ce qui est.
Nous ne pouvons donc pas nous juger, encore moins nous condamner pour nos émotions. Elles sont… nous.
** Nous y avons un droit absolu et illimité.**
Tout comme nous avons le droit absolu et illimité d’être nous-mêmes
Alors je sais, je sais…
Les émotions ont parfois l’air de cette bête géante qui s’empare de nous sans avoir demandé, balayant au passage notre capacité à penser clairement. Ok.
Mais s’en vouloir d’avoir ressenti, se juger pour cet emportement : c’est une erreur, c’est violent, et puis c’est méchant.
C’est comme en vouloir au chat de miauler alors que c’est dans sa nature de chat de le faire : il n’en sera jamais autrement.
À ma fille, à moi-même, et à vous ce matin, ce que j’ai envie de dire, c’est : concentrons-nous sur le vrai sujet.
L’émotion n’est pas le vrai sujet. Le vrai sujet c’est notre part d’action possible.
Si l’émotion s’impose sans nous demander notre avis, nous pouvons par contre choisir ce que nous faisons : de cette émotion, et de notre vie en général.
Elle était paniquée, effrayée. Elle s’est habillée, est entrée dans la voiture, puis dans le laboratoire, s’est assise sur mes genoux, a attendu qu’on lui farfouille les deux bras.
En hurlant, en pleurant : émotion.
Elle Y A ÉTÉ QUAND MÊME : le vrai sujet.
Alors oui, il y a des gens qui sont calmes.
Et oui, c’est aussi un signe de courage de réussir à être tranquilles dans des moments pas si tranquilles.
Déjà, c’est peut-être parce que c’est dans leur nature. Ce n’est donc pas être « mieux » : c’est être différents.
Ensuite, c’est peut-être aussi une question d’habitude.
Vous savez comment ça vient ?
À force d’entrainement.
Vous savez comment on s’entraine ?
En s’exerçant à y aller quand même, à créer et à faire ce qui nous paraît juste…
C’est à dire à avancer un pas devant l’autre en rendant justice à la personne que nous sommes : même lorsque ça gronde à l’intérieur.
Même quand les larmes coulent.
Même quand on a peur, qu’on ne sait pas, qu’on est paniqué.
Le courage, c’est d’avoir posé un pied devant l’autre.
De tout temps.
Et de s’être laissé ressentir toutes les émotions de chaque instant : parce que c’est notre vérité, et qu’elle est très belle.
Vous n’avez pas le défaut de ce que vous ressentez, au contraire : vous en êtes riches.
Alors enjoy !
Marie-Haude
Ma peluche s’appelle Bulldog
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