Fille, où es-tu ? M’entends-tu ? Tu nous manques !

Ton absence, je me la suis prise en pleine face très récemment : j’interviens ces temps-ci auprès d’étudiants, dans un programme qui offre accompagnement, conseil et méthodologie d’entrepreneuriat. Pour cette première promotion, nous accueillons 20 étudiants.
Dont 1 fille.
Allez, faisons comme les partis politiques, gonflons les chiffres : avec moi, ça fait 2.
Où es-tu ? Où sommes-nous ? Où sont-elles ?

Dans le monde de l’entrepreneuriat (et du patronat) aujourd’hui, on se croirait dans la salle de boom d’une classe de 6e : les garçons d’un côté (au buffet) et les filles assises dans le canapé.
Sauf qu’il y aurait, disons, 30 garçons… et 2 filles.
Elles attendent qu’un des garçons arrête de se nettoyer l’appareil dentaire avec la langue et vienne les inviter à danser… Une fois de temps en temps, l’une des deux se hasarde en direction du buffet et là ça y est : elle y est, elle est « là où ça se passe ». Elle a donc fait sa place parmi les mecs. Banco ma louloutte, tu fais désormais partie d’un monde… d’hommes.

La France est un pays qui bouge extrêmement doucement, en particulier pour ce qui concerne le travail, l’entreprise, et les femmes.
Aujourd’hui encore, ton droit à disposer librement de ton utérus pourrait vaciller en un battement de cil d’une des filles Le Pen. Tu passes la « nuit debout » sur les places des grandes villes pour protester contre cette nouvelle loi travail, qui à coup sûr veut te dégouter à jamais de l’emploi.
Or la France ne bouge pas par la politique. La France bouge par les gens. La démocratie et le changement vivront par le travail que toi et moi faisons. La démocratie existe et évolue par l’entreprise. Rien n’est plus fort que ça. La preuve : les jours de vote je fais une micro dépression alors que j’ai créé ma propre affaire dans un pays où les lois sont faites pour écraser les entreprises. Parce qu’elles sont faites par des gens qui n’en créent pas, d’entreprises, mais qui s’enrichissent sur leur dos. Et pourtant, j’agis davantage aux commandes de mon propre emploi que dans les isoloirs. Et je mise davantage d’espoir dans l’entreprise que dans le vote.
Si nous entreprenons, nous installons nos libertés, notre pouvoir, notre voix, et le changement pour nous et nos concitoyens.

Et pourtant… tu n’es pas là. Et c’est triste quand tu n’es pas là.

Fille : aujourd’hui, c’est à toi que je m’adresse.
Je me suis beaucoup demandé comment te faire venir.
Comme en boîte ou en club échangiste : « entrée gratuite si vous êtes accompagné d’une fille ».
Sauf que c’était DÉJÀ gratuit. C’est ça qui me troue le plus le fond du pantalon ! C’est gratuit et sans engagement, et même dans ces conditions : tu n’es pas là !
Et c’est triste, quand t’es pas là…

Alors j’ai pensé à faire des trucs un peu plus chauds, comme ils le font pour attirer le mâle, mais en inversant : pour t’attirer, toi.
Un sextoy offert pour chaque inscription féminine ?
Un concours de slips mouillés ?
Strip-tease ? Une bière offerte pour une bière achetée ?
En somme-nous réduites à ça ? Faut-il que je t’achète pour que tu croies que toi aussi tu peux créer quelque chose qui ne serait qu’à toi : être ta propre patronne, être à la tête d’une entreprise qui pourrait te faire vivre et même se développer ?
En sommes-nous toujours là ?

Voilà, d’un seul coup, j’ai décidé que j’en avais marre.
Pourquoi maintenant ? Après 4 ans de mon propre entrepreneuriat ?
Je ne sais pas, c’est comme ça. J’en ai marre maintenant, et il faut que je te dise deux ou trois trucs, sinon je ne vais plus dormir.

Je ne veux pas te parler de la réussite de ces femmes totem que l’on voit partout en Une des journaux.
C’est facile de représenter le pouvoir au féminin lorsqu’on est millionnaires et armées d’un bataillon d’attachés de presse. Oui, elles sont l’uns des exemples possibles de réussite, ces icônes qui brandissent le poing en s’assurant que l’éclairage flatte leur meilleur profil lorsqu’elles clament que les girls ont le power.
Mais si nous ne misons que sur elles, nous entretenons une image du succès unique dans laquelle toi et moi trouverons toujours difficile de nous reconnaître.

Je n’ai pas de styliste, je n’ai même pas les moyens d’aller me faire épiler chez l’esthéticienne. Toutefois, je suis une créatrice d’entreprise. Et j’ai une vie très réussie.
Et mardi dernier j’ai fondu en larmes en plein milieu du dîner parce que j’avais envie de tout lâcher. Ce n’était pas la première fois, mais ça n’arrive pas si souvent finalement.
Je suis une cheffe d’entreprise qui ne gagne même pas le smic, je suis poilue, je pleure souvent, j’ai de la cellulite, les cheveux qui regraissent trop vite : et je ne lâcherai rien du tout. Je me sens donc particulièrement légitime à t’écrire tout ce qui suit. Parce que toi et moi nous parlons le même langage. Et que je n’ai pas besoin de jouer la carte du lisse et parfait de papiers glacés pour te dire que tu as ta place dans ce monde.

Et que quand tu n’es pas là : c’est triste.

Par ton absence, tu contribues à faire de la « femme entrepreneure » ce phénomène extraordinaire.
Et moi je n’en ai rien à baratter d’être extraordinaire.
Plus tu te tiens à l’écart de l’entrepreneuriat, plus tu fais de moi une femme hors du commun, un exemple… ou pire, et j’en tremble rien que de songer à ce que je vais écrire : une pionnière…
Ben ça, tu vois, ça me fait bien mal à ma Simone Weil attitude…
On est en 2016, ma louloutte : c’est fini tout ça ! Les pionnières, les soutifs qu’on brûle. Nous n’en sommes plus à nous battre…
Ou… non… Arrête, j’te crois pas…
En sommes-nous encore là ?
Butin, de gordel, de berde…. Là tu me fous grave les glandes… Je te jure que j’en ai la chair de poule.

Moins tu es là, plus tu contribues au mythe de la « Wonderwoman »
Les chiffres on s’en fout : ils alimentent les articles que les journaux font sur nous pour nous stigmatiser. Note simplement que, à la louche, le pourcentage de femmes créatrices ou patronnes d’entreprises est ridiculement faible.
Et moins tu nous rejoins, moins tu entreprends : plus toutes les autres après toi continueront de croire qu’il faut être une wonderwoman pour créer une entreprise.
Des stars, des énarques, des génies, des milliardaires : elles réussissent, oui.
Mais parmi toutes les femmes qui entreprennent, créent, dirigent : elles représente une minorité.
Elles t’inspirent et t’humilient tout à la fois.

Alors que moi je te le dis : la réussite au féminin, c’est toi et moi qui la portons.
La majorité : c’est toi et moi.
Et en l’occurrence, l’entrepreneuriat appartient à tout le monde. Il n’a pas un visage : il en a potentiellement 7 milliards, soit autant que d’êtres humains sur cette planète.
Pas besoin d’être hors du commun, un génie, ou d’avoir des super pouvoirs pour entreprendre. Et encore moins besoin d’être un homme, Vingt Dieuuuuux !

L’entrepreneuriat, c’est comme au McDo : « Venez comme vous êtes ».

Dans ce monde-là, on s’en fiche que tu aies ton Bac. On s’en fiche de tes diplômes. De fait, une amie (une amie ?) m’a dit un jour que mon diplôme ne servait à rien puisque n’importe qui pourrait faire mon métier rien qu’en l’apprenant sur le tas. Je n’ai pas de Master et tout le monde se fout de savoir à quoi j’ai occupé mon année 2001.

Tout ce dont nous avons besoin pour réussir, avant tout : c’est d’être celles que nous sommes. Et dans l’entrepreneuriat encore plus qu’ailleurs.
Si mes diplômes n’ont plus aucune importance aujourd’hui, ce qui en a, par contre : c’est que j’ai appris à chanter à partir de l’âge de 9 ans, que j’ai joué au Volley de mes 14 à 17 ans, que je parle 2 langues et demies, que j’ai eu un ou deux patrons ben pourris et que je suis ultra bavarde.
Ça ferait bizarre sur un CV ou une brochure, mais je peux te garantir que si je devais résumer la différence que j’ai et qui explique que mon chiffre d’affaire augmente en permanence, c’est exactement cette liste que je ferais.

La clé de ce que tu peux est dans tout ce que tu es.
C’est à partir de ça que tu es différente des 7 autres milliards, et que tu peux inventer un monde unique : qui te ressemblera.
La réussite professionnelle c’est pour tout le monde. L’entrepreneuriat aussi.

Dans la vie en général, je trouve ça génial que toi et moi soyons des femmes.
Je nous adore. Mais je n’ai pas envie de combats, de manifs, de discours militants.
Oui, c’est différent d’être une femme. En mieux ? En moins bien ? En comment, au juste ?
N’entrons pas dans ce débat : je crois qu’ils ont tous essayé avant nous, pendant 3 000 ans, et personne n’a encore réussi à se mettre d’accord.

Dans l’entrepreneuriat, tu seras un être humain comme les autres : et donc, comme les hommes. Ça sera dur pour toi comme pour tout le monde. Ça sera passionnant et extraordinaire pour toi, comme pour toute personne qui : poursuit un rêve, veut changer le monde, change quelque chose dans ce monde en poursuivant un de ces rêves.

Dans l’entrepreneuriat on s’en foutra que tu sois une femme (à condition que tu viennes), parce que l’important sera ce que tu apporteras : la valeur que tu déposeras en ce monde.
Et pour la créer, cette valeur, tu pourras être tout ce que tu es. Devenir tout ce que tu veux. Notamment : une cheffe d’entreprise. Ce qui n’est pas plus extraordinaire qu’autre chose. Et, surtout : c’est à la portée de n’importe qui.

Alors pourquoi tu ne viens pas ?
Parce que je te le dis, moi : c’est tellement triste quand tu n’es pas là !
Qu’est-ce qui s’est passé pour que ça soit encore si courant et si normal de ne trouver qu’une seule fille dans un groupe de 20 étudiants intéressés par la seule idée d’entreprendre ?

Sommes-nous tous complices de ça ? Je regarde ma fille de 4 ans, et j’ai peur de ce que je lui dis, de la manière dont je l’élève : est-ce que notre société a si bien intégré que toi ou moi n’étions pas spécialement faites pour voler de nos propres ailes que nous reproduisons sans le faire exprès, ce schéma qui nous retient de grandir ?

Qu’est-ce qui te retient ?
Tu as peur ? Moi aussi.
Tu doutes de toi ? Moi aussi.
Tu ne sais pas si ça va marcher ? Moi non plus.
Tu te demandes si tu seras soutenue ? Et moi donc !
Ton conjoint ne veut pas que tu entreprennes ? Quitte-le.
Tu es nulle en maths ? Moi aussi.
Tu es casanière ? Moi aussi.
Tu veux parcourir le monde ? Moi aussi.
Tu es davantage soumise que dominatrice ? Moi aussi, mais j’aime tenir les ficelles de la situation, à mes heures.
Tes parents t’ont dit que tu devrais faire quelque chose de « plus sûr » ? Change de sujets de conversations.
Tu te trouves tellement nulle à chier, parfois, que tu as peur de finir par y croire définitivement ? Ne m’en parle pas !
Tu n’aimes pas l’incertitude ? Moi non plus.

On pourra se plaindre tant qu’on voudra, chiffres à la clef, de ce que le monde de l’entrepreneuriat et du patronat sont trop exclusivement masculins. Tant que tu te tiens à l’écart, tu seras la complice de ce constat devenu si banal qu’il en est profondément agaçant.

Toi et moi nous vivons dans un monde dirigé par des hommes. Ils le font bien, dans la plupart des cas. Toi et moi aussi, nous pourrions le faire bien. Et chaque fois que nous y mettons davantage de ce que nous sommes, dans ce monde, nous pouvons le rendre meilleur, nous aussi.

Je vois plus grand pour toi et moi que les chiffres de l’Insee.
Et je ne veux plus être un phénomène de foire.
Agissons. Faisons. Accomplissons. C’est ce qu’il y a de meilleur à attendre de nous toutes et tous.
Alors viens ! Arrête d’être aussi égoïste, à garder pour toi les trésors que tout le monde attend de découvrir, y compris toi !

Je ne veux pas participer à un monde où les 2 pauvres filles qui ont échoué là parce qu’elles avaient vu la lumière restent dans leur coin à attendre que les garçons les invitent pour le slow le plus chaud qu’on puisse expérimenter en 6e (il va poser ses mains sur ses hanches et elle croira avoir perdu sa virginité : la 6e ça peut être très intense comme ça).

Si tu as 18, 22, 38 ou 56 ans, 12 ans : tout ça, je te le dis.
Parce qu’il n’est jamais trop tard, ni trop tôt, pour se ménager une place dans ce monde.

C’est à ma fille que j’ai envie de dire tout ça, au fond… Parce qu’elle a 4 ans et j’ai peur d’oublier trop facilement de l’élever comme un être humain qui se trouve être une fille ; au lieu de l’élever comme une fille qui devra se battre pour être considérée elle aussi comme un être humain valable.

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15 Comments

  1. Severine

    Merci pour cet article!
    Pour le coup, mon chiffre d’affaires baisse en ce moment pour cause d’annulation de projets… Il faut que je me remette à prospecter et ça fait peur. Et chier.
    Bref, je vais just fucking do it comme le dit ton badge 😉

    Et de mon côté j’ai des ptits gars mais j’essaie de leur inculquer qu’il n’y a as de différence entre fille et garçons mais ce n’est pas évident avec tout ce qui les entoure et dit le contraire…

    • Marie Grain de Sel

      Oui et puis entre l’école et la publicité, je constate que c’est difficile de lutter contre les idées toutes faites… Mais bon…Let’s f*** do it, hein 😉

  2. cristina

    Que dire? Tu tombes à pic…après 2 ans de peurs, de questions, de je n’ai pas le courage et si ça va foirer…je pars, je quitte la fonction publique, la sécurité de l’emploi…OUI…. j’en ai marre d’être sûr d’avoir un taf qui ne me rendras jamais heureuse…alors je pars à la conquête du bonheur…je vais entreprendre.. oui moi, sans diplôme, avec mes fautes d’orthographe et mon meilleur ami, « reverso, correcteur d’orthographe… », moi la roumaine arrivée en France a 15 ans, avec une valise, comme Linda de la Susa..et sa valise en carton…voilà c’est fait, j’ai donné mon préavis..et au 1er août je vais commencer cette nouvelle vie..je vais créé, je vais entreprendre, vivre et surtout faire vivre mes rêves…je ne peux pas savoir si ça va marcher, je sais juste que j’ai peur et que j’ai envie…je suis comme mon fils…en attendant le Père Noël…J’y crois, j’y rêve…et je me dis que si ça ne marche pas j’aurais au moins réussi à essayer…Voilà…alors des filles comme toi, j’en veux à toutes les sauces…!!! A nous l’aventure!!

    • Marie Grain de Sel

      Merci Cristina !
      Mais oui ! De toute manière, on ne sait jamais « si ça va marcher » dans la vie. Ni dans l’entrepreneuriat, ni nulle part. On croit qu’on sait. Mais en fait non 😉 Autant rêver et vive le rêve : au moins, au passage, on peut se faire du bien !

  3. Que dire? Tu tombes à pic…après 2 ans de peurs, de questions, de je n’ai pas le courage et si ça va foirer…je pars, je quitte la fonction publique, la sécurité de l’emploi…OUI…. j’en ai marre d’être sûr d’avoir un taf qui ne me rendra jamais heureuse…alors je pars à la conquête du bonheur…je vais entreprendre.. oui moi, sans diplôme (ou presque), avec mes fautes d’orthographe et mon meilleur ami, « reverso, correcteur d’orthographe… », moi la roumaine arrivée en France à 15 ans, avec une valise, comme Linda de la Susa..et sa valise en carton…voilà c’est fait, crise de la trentaine, j’ai donné mon préavis..et au 1er août je vais commencer cette nouvelle vie..je vais créer, je vais entreprendre, vivre et surtout faire vivre mes rêves…je ne peux pas savoir si ça va marcher, je sais juste que j’ai peur et que j’ai envie…je suis comme mon fils…en attendant le Père Noël…J’y crois, j’y rêve…et je me dis que si ça ne marche pas j’aurais au moins réussi à essayer…Voilà…alors des filles comme toi, j’en veux a toutes les sauces…!!! a nous l’aventure!!

  4. Très bel article.
    Les filles, venez aussi faire de l’ informatique. Mélangé à l’entrepreneuriat, il n’y a aucune raison que ça ne fonctionne pas.
    Et oui, nous ne sommes pas des wonder women. Je n’ai pas tellement envie de mettre mon slip par dessus mon collant pour aller sauver le monde. On peut parfaitement s’épanouir sans ça

    • Marie Grain de Sel

      Oui exact ! On peut s’épanouir en faisant ce qui compte pour nous, à notre niveau, avec nos envies. Et tout le monde peut. Pas besoin d’avoir un slip, même pas par dessus un collant 😉

  5. Charlotte

    Ton blog + un autre site sur lequel je suis tombée + ma démission pour rester avec mon fils…..Tout un tas de signes, d’appels qui convergent vers un même but => Construis ton job, ta vie. Le problème c’est que je bloque grave sur cette première étape: que faire ? Qu’est ce que je sais faire? Quelles sont mes connaissances, mes aptitudes?? Voilà, c’est pas l’envie qui manque (et je n’aurai même pas besoin de quitter mon conjoint!), c’est juste l’Idée (oui avec un grand I, c’est mon graal à moi..).
    Merci pour ton blog Marie 🙂

    • Marie Grain de Sel

      Merci Charlotte pour ton témoignage et pardon pour ma réponse tardive. Tu te poses les mêmes questions que… 99?9% des gens qui créent leur job et leur vie, comme tu dis. Je te conseille de lire, voire même contacter l’auteure de ce blog, qui pourrait t’apporter beaucoup de débuts de réponses : http://jemecasse.fr/

  6. Emilie

    Chère Marie, j’espère que ta fesse va mieux (cf. ton dernier billet). Merci pour ce coup de pied au Mul en tout cas ! 🙂
    J’espère que ça m’aidera à sortir de ma stase prolongée…
    Je me dois cependant de dire qu’en tant que femme, on n’est guère encouragée à prendre des initiatives, à investir des domaines qui restent encore très masculins. C’est à nous de nous encourager, et de trouver l’énergie pour y aller tous les jours, même si les résultats se font attendre !

    • Marie Grain de Sel

      Merci Emilie ! Ma fesse s’est vite remise 😉 Je réponds tard mais l’humeur est la même : allons-y, nous avons tous hommes comme femmes, tellement de belles choses à faire.

  7. Je crois que l’essentiel du problème naît d’une erreur de conception : l’égalité !
    Quelle connerie, l’égalité, Barbara ! Encore une autre façon de brider la femme dans son envol.
    Comme disait Rosa Luxemburg « Une femme qui veut être l’égale de l’homme est une femme qui manque d’ambition ».
    Tant qu’on voudra laisser entendre, d’une façon ou d’une autre, que les femmes sont — ou doivent être — les égales de hommes, qu’on leur brandira les hochets de la parité et autres idéologies fantoches, on ira dans le mur.
    Sortir la femme de l’état de semi esclavage dans lequel on l’a maintenu pendant des siècles, soit. C’était une nécessité de première urgence. On a un peu avancé de ce côté, quoi que … Mais vouloir mettre la femme sur le même pied que l’homme, c’est une aberration. Elle vaut mieux que ça. Que dis-je : elle EST mieux que ça. Femmes et hommes, nous sommes et devons rester complémentaires, pas égaux. Regarde le sexe, Marie, on n’est pas égaux, on se complète. C’est ça le truc. Genre yin et yang, quoi.
    L’égalité est un concept creux. Je ne développe pas ici, je ne suis pas chez moi et je ne vais pas commencer à mettre les pieds sur la table et à me moucher dans les rideaux. Mais l’égalité (sociale, notamment) est le meilleur moyen d’endiguer l’espoir et l’esprit de lutte.
    Dommage que, depuis des siècles, la femme se trompe de combat. Nous avions tant à recevoir de vous, mes chéries !
    Indépendamment de ces ségrégations purement sexistes, les êtres ne naissent pas pour devenir égaux entre eux, puisqu’ils le sont déjà. Les échelles inventées par nos sociétés décadentes tentent de leur faire croire le contraire. Et elles y parviennent.

    Pour tout le reste des aperçus sur la vanité ridicule de notre société et des rails qu’elle a installés pour nous obliger à faire le « bon » parcours, j’adhère à 101% !

    P.S. : j’adore la phrase  » Et j’ai une vie très réussie. Et mardi dernier j’ai fondu en larmes en plein milieu du dîner parce que j’avais envie de tout lâcher. »
    Ca contient tout !

    JiPé

    • Marie Grain de Sel

      C’est marrant ça : ça fait plusieurs mois que j’ai en tête un billet dont le titre serait « L’égalité Homme-Femme n’existe pas » 😉
      Peut-être que je vais finir par l’écrire !

  8. Emilie

    Tu es de retour, chouette ! Sur le sujet de l’égalité, argh, le commentaire de JiPé me consterne. Le coup de la complémentarité, c’est l’éternel argument pour cantonner les femmes dans un domaine qui serait « naturellement » le leur, celui de la sphère domestique ! Pourquoi est-il si difficile d’accepter que le sexe d’une personne n’est qu’une composante parmi tant d’autres de son identité ? Qu’il ne doit pas être un argument pour enfermer une personne et la limiter dans ses désirs, ses projets ?

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