Les absents ont toujours raison : les chiffres ne mentent pas

En fait, ce billet, c’est une question de chiffres.
Voyez comme suit :

Oui… Le mercredi on fait ça (entre le cours de chinois et la petite partie d’échecs)

Chaque semaine, du lundi matin au dimanche soir, je passe environ 57 heures en compagnie de mon fils.
Il pousse en moyenne 25 cris de ponctuation par jour en ma présence (cris de ponctuation = cris qui ne servent à rien, qui font sursauter la petite soeur, juste avant de la faire éclater de rire, finalement …).
Il pousse environ 18 autres cris par jour, liés à une frustration quelconque ou à une partie de son corps entrée en collision avec un élément rigide de notre habitat (meuble, mur, chaise, mon genoux, …).
15 fois par jour, je fais un bisous quiguéritout à l’endroit où il s’est cogné (je parle de la partie de son corps qui lui fait mal… Même si, quand je lui demande où il s’est fait mal il me montre systématiquement la table, le mur ou la machine à laver sur lesquels il s’est cogné) (et oui, seulement 15 fois sur 18, je suis comme ça).
A chaque repas, il fait grincer sa fourchette dans le fond de son assiette en moyenne 4,5 fois ; il tape le rebord de ladite assiette avec ladite fourchette en moyenne 10 fois 3/4.
À peu près 13 fois par jour, il me dit, dans une moue boudeuse : «ya quèquechose qui va pas» (enfin … plutôt « ya quèquechose qui vô pôôôô », rapport à la moue boudeuse … la succursale française de l’Actor’s Studio, c’est chez nous).
À peu près 26,7 fois par jour, je le prends dans mes bras pour lui faire un gros câlin (pour les 13 «quèquechoses qui ne vont pô» et pour le reste, parce que c’est plus fort que moi).
3 fois par jour il me hurle, depuis les toilettes : «j’ai fait cacaaaaaaaaa!»
98 fois par jour, il fait de gros bisous (= bave abondamment) à sa petite soeur.
76 fois par jour il me demande : «Maman, le train il est pas coincé là ?». Parce qu’il regarde passer le RER tout les jours en rentrant de l’école et qu’il sait, à même pas 3 ans, que le RER, c’est souvent «coincé» (enfin nous on dit «avarie technique», «voyageur malade», «grève», etc.)
156 fois par jour il tape du plat de la main, très fort, sur la table : parce que ça fait du bruit (à ce stade, tout le monde aura pigé qu’il a un goût assez prononcé pour le vacarme).
35 fois par jour il me demande si on peut faire : de la gymnastique, du cheval (sur mon dos) ou une cabane (dans le salon).
35 fois par jour je râle en disant que ce n’est pas lui qui paye mon chiro (très cher) et que les cabanes ça met plein de désordre dans le salon.
1 fois par jour (non, pas plus) on fait quand même de la gymnastique, du cheval, une cabane : parce que, quand même, on rigole bien (mais après j’ai le dos bien craignos).
Je lui prépare en moyenne 8 repas par semaine.
Je lui amène, 4 soirs par semaine, son goûter préparé avec amour afin qu’il puisse le dévorer au parc (où je suis très occupée à me faire des copines).
7 soirs par semaine, je lui dit des mots d’amour avant qu’il ne s’endorme.
237 fois par semaines, je lui dit qu’il est un petit être vraiment merveilleux.

ET …

POURTANT …

Il me demande 119 fois par mercredi où est son père. Lorsque son père part travailler le matin, il attend 2 secondes et me demande 10 fois de suite s’il est déjà arrivé à la Tour Eiffel (parce que pour lui c’est là bas qu’il travaille…). Le soir, quand on arrive en bas de notre rue, il demande 53 fois si «Papa y sera déjà rentré quand on va arriver à la maison ? ». Une fois à la maison, je dois lui promettre 42,87 fois que «Papa va bientôt arriver» pour réussir à lui faire poser ses chaussures, poser son manteau, prendre un bain, arrêter de baver sur sa pauvre soeur, se mettre à table.

Et si tu tires dessus, je fais proute !

29 fois par semaine, pour toutes les petites choses que je fais en général (essuyer les cacaaaaaa !!!, chanter des chansons, brosser les dents, faire le cheval), il me balance avec insolence : «Non ! C’est QUE papa !».

Enfin, 66 fois par jour, je demande des choses à mon fils (fais ceci, ne fais pas cela, viens, vas dans ta chambre, arrête de crier, mange, ne saute pas à pieds joints sur ta soeur – oui, même si ça la fait mourir de rire, etc.). 66 fois par jour, il ne m’obéit pas.

Le papa, lui, n’a besoin que d’une fois et l’enfant obtempère.

Sale petit ingrat. Quand on est très présente auprès de ses enfants on fait un peu partie du décors… mais en vrai, je vois bien qu’il est content qu’on passe tout ce temps ensemble (et moi aussi).

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5 Comments

  1. Pauline

    Quel age ont tes enfants ? ( si je peux être indiscrète )
    On dirait que c’est mon quotidien que tu décris , avec deux filles ( 4 ans et 6 mois ) , moi à la maison en congé parental pour encore 10 mois et le Papa absent de 6h à 18h30 . ( ben quoi , j’avais pas encore raconté le contexte !! )
    c’est tout à fait ça , on me prends des fois pour une plante verte !!!
    ( eh ben heureusement pour moi que dans mon joli tableau de famille il n’y ait pas d’animaux …. ils adorent les plantes , on se comprends ……… lol )
    Merci , les chiffres sont bien trouvés !

  2. Tu me ferais presque aimer les chiffres

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  1. Tout fout le camp : les chiffres ne mentent pas

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