Vous aussi ça vous énerve ?

Vous aimez râler ?
L’optimisme, les sourires : ça va deux minutes.
J’aime bien la bonne humeur. C’est communicatif, ça donne les joues roses et les yeux qui brillent. J’aime la jovialité, ok.
Mais aussi : j’aime râler.
Râler c’est comme éternuer : ça dégage de l’air dans mon cerveau. C’est confort.
Sur le moment ça fait du bruit, c’est vrai.
Mais juste après : waow ! La légèreté de l’être en moi-même instaurée.
Je suis conquise.

Allez, on s’en met une dose ?
Parlons de ceux qui m’énervent.
Vous aussi, ils vous énervent ?

Mais si ! Vous savez :
Les gens qui sont derrière vous à la caisse. Et qui se collent. Collés, collés, collés. Tellement que s’ils baillent, ils vous avalent un cheveux. Et à chaque fois qu’une personne devant vous avance d’un pas, ils avancent de 4. Pour vous presser : dans tous les sens du terme. Parfois ce sont des femmes et je sens leur poitrine dans mon dos.
Mesdames : je ne veux pas de vos poitrines dans mon dos.

Vous énervent-ils aussi, ceux qui vous demandent d’où vient votre nom ?
« Hoo… *silence introspectif*
C’est original ça, on n’a pas l’habitude… »

(Ben moi, si)
« Et ça vient d’où ? »

Pourquoi faut-il que « ça » vienne de quelque part ?
Mon nom vient de mon père. Mon prénom de mon père et de ma mère. Je crois qu’ils se sont concertés mais je ne peux l’affirmer. Pour toute explication, merci de vous en référer à eux (je vous lâche leur 06 par mail si vous voulez).

Et pourquoi ce prénom ?
Pour rien. L’histoire derrière mon prénom est celle de deux jeunes gens à qui on avait laissé entendre que j’étais un garçon. Et qui, jusqu’à ce que mon entre jambe apparaisse et démente cette hypothèse, avaient prévu de m’appeler Maël (sans raison particulière). Dans l’urgence, ils ont choisi un prénom de fille qui n’a rien à voir (sans raison particulière) (si ce n’est qu’il leur fallait un prénom de fille, et vite).
Alors qu’il leur suffisait de se rabattre sur Maëlle… subtil, pourtant.

Est-ce que, par hasard, vous trouvez ça énervant, quand les gens ont plein d’amis et qu’ils aiment marcher tous ensemble dans la rue. Et qu’ils occupent toute la largeur du trottoir ?
Parfois même, il y en a une qui est tellement morte de rire qu’elle doit s’arrêter net. Là, tout de suite. Elle pile sur vos pointes de pieds. Pour se tenir les côtés en bougeant ses cheveux, tellement elle rit. Et vous vous carambolez dans sa tignasse.

Sinon, il y a aussi ceux qui roulent vite. Plus vite, je précise. Ils ont BESOIN de rouler au dessus de la limite autorisée.
Pour quoi faire ?
Ça prouve quoi ?
Aiment-ils la mort, en fait, ces gens-là ?

Et en même temps, je dois reconnaître : quand on peut rouler à 110 km/h… Pourquoi s’entêter à rouler à 70 ?
C’est agaçant.

Et puis il y a pire. Très pire.
Il y a ceux qui roulent à 70 au lieu de 110. Et vous réservent l’exclusivité d’un beau 115 dès que vous les doublez.
Pourquoi ?
Parce que, dans la vie, il faut des gens qui énervent (eux) et des gens énervés (moi). C’est la nature. Le Yin et le Yang. Comme dans : « ho ben il en faut hein !… ».

Les gens qui parlent très fort. Et qu’on n’écoute plus au bout d’un moment parce que c’est trop physiquement violent.
Les gens qui parlent trop bas. Et qu’on n’écoute plus. Parce qu’on n’entend rien alors à quoi bon ?

Les gens qui vous surprennent avec des questions indiscrètes dans les moments les plus inattendus.
Exemple : une collègue de travail dans la boîte où vous travaillez depuis lundi. On est jeudi.
Et au milieu de la réunion d’équipe du matin, devant Josiane-la-cheffe-de-service, paf :
« et toi tu fais beaucoup l’amour avec ton mari ? ».

« … C’était une question pour faire du bruit avec ta bouche ou je dois répondre ?… »

Les gens qui disent « ha ben c’est beau l’hiver à Paris !», dès qu’il fait moins de 20 degrés entre juin et septembre.
Variante possible : remplacez « hiver » par « automne ».

Les gens qui disent « Le printemps se fait atteeeeeendre ! *espièglerie*» quand il pleut et qu’il fait 10° : parce qu’on est en Mars et que sur le calendrier, c’est le printemps depuis 2 jours.

Les gens qui vous connaissent mieux que vous-même : parce qu’ils vous VOIENT, comprenez…
« Han mais tu dis jamais ce que tu penses, tu veux trop être gentille, tu te laisses bouffer. Moi je te VOIS, moi je te DEVINE. C’est simple : tu vas faire une dépression bientôt. Et divorcer, et peut-être même égorger des chatons dans ton garage. Et tu mangeras du saucisson la nuit et tu n’aimeras pas mettre tes pieds dans des Birkenstock. Alors tu finiras ta vie seule sans mari, ni chat, et en Converses ».
Fine psychologie, je ne peux qu’applaudir.

Et puis les gens qui se mettent évasivement à côté de vous dans une file d’attente (oui, encore une file d’attente). Evasivement, comme dans : pas tout à fait devant mais presque ; pas tout à fait derrière, je ne saurais dire.
Et qui, dès qu’ils voient votre air méchant, font de gros ronds avec leurs yeux et leur bouche comme pour dire : « ben c’est quoi cette râleuse ! J’ai rien fait : je fais la queue, à la cool. J’ai doublé personne moi ! ». Comme s’ils n’avaient pas fait exprès de laisser entendre que presque même : ils allaient faire comme s’ils s’apprêtaient à vous doubler. Juste pour voir votre air méchant.
Certains se mordent encore les doigts d’avoir joué à ce petit jeu-là…

Le problème, en plus, c’est qu’il n’y a pas que les gens.
Il y a aussi les choses.
Les choses énervantes : comme les tartines qui tombent sur la confiture.
Les tartines qui tombent sur la confiture, sur moi, le matin où je porte le seul vêtement professionnellement légitime de mon armoire.
Le bouchon de vin qui se casse en 2. Le tire-bouchon qui fait exprès de casser mon bouchon en 2.
La Freebox qui se déconnecte toute seule.
La languette de la boîte de conserve qui se casse avant que vous n’ayez eu le temps de commencer à délanguer. Du coup, vous ne pouvez plus délanguer* (sauf si vous avez un ouvre boîte. Tout ça pour ça…)
Le fer à repasser qui crache des trucs bizarres (sur un vêtement noir, toujours).
Les nouveaux sacs du Monoprix qui s’éventrent en deux secondes.
Les réveils qui sonnent le matin.
Et, par dessus tout : le chewingum de Britney Spears.

Non mais franchement...

Non mais franchement…

Ho que c’est bon !
Ça m’énerve tout ça, c’est vrai.
Mais rien que de l’écrire, je me sens d’excellente humeur !

Allez-y, essayez, vous allez voir : soulagement !

 

*Ne cherchez pas : je viens d’inventer le verbe « délanguer ». En fait il n’existe pas.

Rendez-vous sur Hellocoton !
Partager cette lecture :
Share

19 Comments

  1. Pour ce qui se passe dans les files d’attente, en fait j’ai une théorie : le degré d’énervement est proportionnel à la durée de l’attente. Plus on attend, plus on devient énervé. Et du coup, tout nous énerve. Et tout le monde. Bon après, ça dépend de notre degré personnel d’énervabilité (aussi appelé « seuil de tolérance » mais c’est moins joli) et je sais que le mien est très bas. Comme le tien, je pense (car je te VOIS Marie, je te VOIS).
    NB : t’imagines aussi que mon prénom m’a causé bien des énervements. Le mec qui me lance d’un air triomphant « c’est clair, Claire ! » a toujours l’impression d’avoir inventé l’eau chaude.

    • Hé bien je suis presque déçue car non : mon seul d’énervabiité (c’est vrai, c’est coquet) tend à s’assouplir et je m’énerve de moins en moins. Je suis vieille, je sais pas… Du coup j’écris un billet pour dire ce qui m’énerve : pour quand même râler un peu, je tiens à rester moi-même tout de même !

  2. Une envie de hurler nait en moi. J’y vais je reviens.
    🙂
















    (ça énerve ces petits points… hein?)…







    ahhhhhhhhh ça va mieux !

  3. J’aurai bien dit « délanguetter » aussi

  4. Oh oui et tellement, tellement d’autres choses !

  5. Didi

    Les gens qui se garent sur le passage clouté et tu peux pas passer avec ta poussette : j’ai envie de rayer leur voiture…en ce moment ça m’irrite beaucoup…

    • Je rajoute à cette très belle contribution : les fourgons qui se garent sur le trottoir et ne te laissent d’autre choix que de rouler en plein milieu de la route avec ta poussette parce qu’il n’y a plus assez de place sur le trottoir.

  6. Put*** je suis en train de décéder de rire, heureusement que chuis pas dans la rue, j’aurais emmerdé une gonzesse occupée à râler ^^

  7. Je ne suis pas du tout râleuse et ça me va bien comme ça 😉 C’est clair, il y a des trucs parfois agaçants comme le type qui te colle sur la route, à la caisse… les gens qui sont hyper lents et ceux qui croient avoir tout compris (et tout savoir) quand ils n’ont rien compris en fait… Ah oui et les secrétaires au tél qui se la jouent bodyguard et refusent de te transférer le big boss parce que c’est le big boss ‘il va quand même pas prendre le tél pour vous parler!’ Mais un franc « bitch! » en raccrochant et mon agacement s’en va 🙂 et je me rappelle à chaque fois que quand je pose un jugement sur l’autre, je le fais pour moi-même de 1 et de 2 je renforce la fausse croyance de la polarité (et ça ne me rend pas service) Je chois ce qui me rend service donc 🙂

    Et maintenant tu peux râler parce que fais ma chieuse en te laissant un traité de philo en guise de commentaire 😉 J’assume.

    (Ps: mon dernier blog te plaira p-ê 😉 ) Biz

  8. Moi ça m’énerve les gens qui se garent en double file devant la boulangerie alors qu’il y a des places liiiiiiibres juste en face mais que non, ce serait trop dur de faire 4 mètres à pieds : ça me rend dingue !!!!
    Et puis les gens qui te parlent trop près aussi. Ca, j’ai jamais compris. Et puis t’essayes, en faisant mine de changer de position sur tes jambes, de gagner quelques centimètres en arrière et puis non : subrepticement, leur radar anti-recul les a prévenus et ils reviennent à la charge, regagnant les millimètres nécessaires pour que leur message te parvienne mieux, croient-ils – sauf que c’est tout l’inverse parce que moi, je suis plus occupée à trouver ma prochaine parade pour gagner de l’espace vital qu’à les écouter…
    Bref, je crois que je râle pas mal (faut pas que je m’étonne que mon fils soit limite passé pro) mais surtout, j’ai du mal à endiguer les gros mots dans ces moments-là et maintenant, y’a même ma fille qui cafte aux nounous : « maman était déçue quand elle a vu que la vie claire est fermée (bon, elle a 2 ans et demi, la conjugaison est pas encore au point) alors a dit « MERNE ! » »… eh oui, ça tombe bien, merNe, c’est un peu plus classe que l’original…
    (sinon oui, je rattrape mon retard de lecture sur ton blog. bisous !)

Leave a Reply to MarieGraindeSel Cancel Reply