Femme au foyer désespérée – en anglais dans le texte

Houuuu ! Ben t’as l’air épanouie toi, ça fait envie.

… Et non pas Desperate Housewife. La première fait 85 lessives par semaines, se fait souvent vomir et/ou hurler dessus par des enfants pas du tout propres (ni sages, d’ailleurs). La seconde vit à L.A., est très riche, roule en énorme 4×4, rentre dans du 34, boit des margaritas à n’importe quelle heure du jour et de la nuit avec ses copines.

Pourquoi tout est mieux, plus chic, plus chouette quand c’est dit en anglais? Pourquoi ça fait plus envie, de dire «mes kids sont en plein trip aujourd’hui» plutôt que «mes gamins sautent tous nus sur le canapé en bavant/vomissant, dois-je intervenir?» ?
En tant que fervente défenseuse de la langue française, j’avoue que ça me taraude. (NB: mon correcteur automatique me dit que le mot «défenseuse» n’existe pas, me propose «défonceuse». Je ris bêtement)
Au final, une working mum est une femme qui se galère du matin au soir entre ses enfants, la nounou, l’école, les grèves de RER pour aller bosser, les réunions qui donnent envie de dormir, les retours chaotiques en RER (grève du matin au soir de septembre à août), la peur au ventre d’arriver en retard chez la nounou/à la crèche/à l’école. Qui arrive quand même en retard chez la nounou/à la crèche/à l’école au moins deux fois par semaine et se fait engueuler, en cadeau de fidélité, par les personnes qui ont généreusement surveillé son enfant abandonné en attendant qu’elle daigne enfin venir le récupérer. Une femme, comme vous et moi, qui s’arrache les cheveux lorsqu’un enfant est malade, lorsque la nounou est malade, lorsque les réunions ou les coups de téléphone au boulot s’éternisent alors que c’est l’heure d’aller récupérer les enfants… bref, je m’arrête là, je crois que tout le monde à compris : une oueurquing meume est une femme qui court du matin au soir et qui a toujours l’impression de n’être jamais assez disponible pour sa famille. Mais jamais assez impliquée au travail non plus. C’est donc une femme, une maman : toi, moi, la voisine, la cousine du pote de ton frère… Nous toutes.
Pourquoi le dire en anglais ? Est-ce qu’on pense que la oueurquing mum, contrairement à la «maman qui travaille», va être augmentée cette année? Non, cela n’arrivera pas (ni en 2013, ni en 2014, etc.)… pas plus que pour la maman qui travaille.

Quand on commence à se poser ce genre de question, on ne voit plus QUE les expressions en anglais dans notre quotidien. Alors bon, il ne faut pas être trop pointilleux : un sandwich est un sandwich, le barbecue, c’est sacré, et le week end  de 4 jours devrait être légalisé, on est bien d’accord… Mais, à part ça, pourquoi désigner autant de choses par des mots issus d’une langue étrangère alors que nous avons tout le vocabulaire qu’il nous faut en français?!!! De la poudre aux yeux !!! Voilà ce que c’est !!!
Au travail, la «to do list» rimera toujours avec «semaine de galère, sous l’eau, je me noie»,  les «slides» ne cesseront jamais d’être de vulgaires «diapositives» (oui, comme dans «je vais te faire défiler les diapos de ma lune de miel en Grèce, ça va durer 3 heures, tu vas t’endormir, c’est normal, c’est les 80’s»). Dans la vraie vie, le «shopping» vous ruinera toujours autant, le «co-sleeping» sera toujours aussi controversé…

Il ne s’agit pas de dire que je n’aime pas l’anglais, qui est une langue que j’ai appris à aimer dès mon plus jeune âge (notamment parce que mes parents, ces bilingues bastards – je le dis avec affection- se parlaient en anglais quand ils ne voulaient pas qu’on comprenne ce qu’ils disaient). L’anglais c’est la langue de tous les chanteurs et groupes qui ont bercé mes rêves de jeune fille. L’anglais, c’est la langue dans laquelle je regarde les films qui ont le plus marqué ma vie de cinéphile, les séries que je préfère. L’anglais c’est une langue que j’adore parler. J’aime ses expressions idiomatiques, ses sonorités, son exotisme, sa mélodie.
Mais les gens qui me connaissent bien savent ma croisade contre les anglicismes ou l’intrusion de mots anglais dans des conversations (ou textes) en français. Parce que, si l’anglais me plait, j’aime encore plus le français. Le français, c’est ma langue maternelle : maternelle, comme dans celle que j’entends depuis le ventre de ma mère. C’est la langue dans laquelle je pense et j’aime, c’est la langue de mon pays et même si je ne suis pas la plus chauvine, ça compte pour moi. Le français, je le respecte et je veux lui faire honneur.
Quand on dit les choses en anglais, elles ont l’air plus douces, moins graves. Exemple : une «fashion victim», est une victime de la mode (jusque là, ok). En français, on imagine une pauvre jeune fille assassinée sauvagement par un tailleur Chanel et ça… fiou! ça fout les glandes, il faut bien l’admettre.

Mais où veux-je en venir? Hé bien j’ai décidé que l’anglais ne serait pas la langue d’usage de mon blog (oups, ça serait-y pas un mot anglais ça?…). Ici, je veux faire du français la langue de la sincérité, du franc parler, de l’amour, de la haine… de tout mon univers quoi.

Et vous, y-a-t-il des expressions que vous préférez dire en étranger parce que vous avez l’impression que ça «passera mieux»? Ou même, parce que vous trouvez que le mot français n’est pas assez proche, ne colle pas assez précisément à ce que vous voulez dire ?

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4 Comments

  1. Tatami

    Je préfère par exemple « baby blues » plutôt que « dépression postpartum » qui fait tout de suite plus flipper.

  2. Haha ! Oui mais ça ne désigne pas la même chose (je mets ma blouse blanche, mes lunettes, je t’explique): le baby blues on y passe toutes et c’est plus ou moins intense mais le résultat, grosso modo, c’est qu’on chiale grave. La dépression post partum, c’est graaaave ! C’est une vraie maladie, une dépression. Et tu ne t’en sors qu’en te faisant aider pour de vrai quoi. C’est moche. Mais de très grandes y sont passées : Gwyneth Paltrow, Brooke Shields… heu et puis d’autres hein, je sais pas moi 😉

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