Souriez, c’est la France !

Voilà comment c’est arrivé : j’ai lu cet article. Ça a tourné dans ma tête pendant plusieurs jours. Et ensuite, comme de par un fait exprès, voilà mes yeux qui tombent sur celui-ci.

Non, n’allez pas les lire ! Je vous résume, ça ira plus vite.
Ça disait, grosso modo : « Blablablablabla entreprenariat Français va plutôt bien. Blablablabla notamment chez les moins de 40 ans. Blibli bloblo, les femmes ont la patate. »

« Tadatadada selon une étude fiable et scientifiquement prouvée auprès d’un panel pertinent et particulièrement révélateur. »

Et ça finissait à peu près comme ça : « Le seul truc mes petits choux, c’est qu’on a beau vous raconter que ça ne va pas si mal que ça dans le fond, il n’en reste pas moins que la France est encore et toujours la championne internationale du pessimisme. Pas cool. »

Ouais ouais ouais… Le pessimisme : je vois ce qu’ils ont voulu dire.

Je connais.

Sans le pessimisme, je n’aurais jamais vécu ce que j’ai vécu comme je l’ai vécu. Je n’aurais jamais eu envie d’autre chose. Je n’aurais jamais eu cette idée de construire mon truc à moi, ni rencontré tous ces gens merveilleux qui jalonnent mon chemin.

Bref, s’il n’y avait pas eu le pessimisme je n’aurais pas eu ce brûlant besoin d’optimisme qui m’a fait tout reprendre à zéro (y compris moi-même) et transformer ma vie en cette source apparemment insécable de satisfactions à degrés multiples et à énergie renouvelable.

Je dois tout au pessimisme.

Mieux : je dois tout mon optimisme au pessimisme. Voire même : si je creuse davantage, je finirai par réaliser que je pourrais presque en faire mon fond de commerce, du pessimisme. C’est optimiste, c’est vrai, mais que voulez-vous : je suis comme ça.

Et pourtant, mine de rien, le pessimisme : je continue de détester ça. Je suis ingrate, je sais bien. Mais c’est comme ça : j’aime pas sa tronche, j’aime pas le ton qu’il prend, je n’aime ni son odeur, ni son manque de couleur. Je trouve qu’il prend trop de place, qu’il pèse trop lourd. Il embrouille mes horizons et franchement, c’est pas sport de sa part. Je ne l’aime ni chez moi, ni chez les autres, c’est incontrôlable.

Attention : l'optimisme de tortue est le plus puissant de tous !

Attention : l’optimisme de tortue est le plus puissant de tous !

Comment vous expliquer ?..

Vous connaissez le « Cas Winnie l’Ourson » ?
D’habitude, je n’en parle que dans le cadre de mon activité professionnelle tant cet exemple est parlant (et parce que rien ne m’arrête. Vraiment). Mais comme vous êtes très agréables et pimpants, je vous l’offre, c’est gratuit.
Un jour, je fis remarquer à Monsieur Grain de sel (c’est mon époux) que la narratrice de notre CD d’histoires de Winnie l’appelait « Ourson de peu de cervelle » au lieu de l’appeler par son vrai nom (je dis « notre » CD mais comprenez que si j’étais seule en voiture, c’est certainement un CD d’un tout autre genre qui garnirait mon autoradio…). J’ai trouvé ça moyen moyen de dire que Winnie avait « peu de cervelle » et de l’appeler par ce qualificatif peu amène et, pour le coup, très pessimiste.

« Mais, me fit remarquer M. Grain de Sel, c’est Winnie lui-même qui s’est auto qualifié comme tel. Tout simplement, ma sublime, douce et incroyablement drôle épouse exceptionnelle » ajouta-t-il, m’arrosant du halo admiratif de son regard plein d’amour (je rajoute des trucs pour la mise en scène).

Ha mais donc !… Winnie n’arrêtait pas de dire « je suis un ourson de peu de cervelle » (si vous m’aimez, prononcez cette dernière phrase tout haut en imitant la voix grave et suave de Winnie).
Du coup, les gens autour de lui ont fini par l’appeler « Ourson de peu de cervelle ».

Moralité : si je passe mon temps à te dire que je suis nulle, tu vas finir par me croire (puisque j’te l’dis !) et me dire que je suis nulle. Bien.

Pourquoi ? Parce que c’est à moi que revient la responsabilité de montrer qui je suis. Si je montre le moins bon, ou, au minimum, que je dissimule soigneusement le bon, le reste du monde me verra comme celle que je montre. Je finirai par devenir et incarner cette version médiocre de moi-même. À répéter au monde que je suis petite, le monde va me voir petite. Et le pire c’est que je finirai par me persuader moi-même que je suis un « ourson de peu de cervelle » (métaphore).

À passer son temps à dire que tout est nul, que la France est nulle, qu’il n’y a rien de bon ici, que tout est mieux ailleurs…
À passer son temps à se voir et à se dire petite, la France est petite.

Ho !  La France ! Je ne te demande pas d’être la meilleure. Mais ce n’est pas parce que tu n’es pas n°1 dans tout que tu es une pauvre merde !
Alors debout, ouvre les rideaux, laisse entrer le soleil !

Oui en fait, il se trouve qu’il y a un tas de choses qui vont bien dans ce pays. Qu’il y a un tas de choses qui nous donneraient de bonnes raisons de sourire, voire même de rire (folie). D’être contents de nous. Vous voyez le genre ?

D’être, en somme : OPTIMISTES et FIERS. Au début ça pourrait nous faire tout bizarre, mais vous verrez, c’est comme quand on court : à force de libérer des endorphines on devient accro.

J’ai envie de creuser et de chercher d’autres possibilités que la dépression chronique qui nous est proposée à longueur de médias, de conversations, de journées.
Ces deux articles que j’ai lus, que disaient-ils ? Que l’entreprenariat tient bon en France. Que certains patrons voient leurs bénéfices augmenter. Que certains marqueurs de l’économie nationale sont revenus à leurs niveaux d’avant crise.

Je sais, je sais, ça ne se dit pas. C’est presque obscène, dans ce pays, de dire « regardez comme ça va bien, holàlà comme nous pourrions être contents de ça ».
Mais je suis vulgaire, que voulez-vous, alors j’insiste : en fait, sous certains aspects, ça va bien par ici.

Et comme ce blog c’est chez moi ; et que chez moi je fais ce que je veux : et bien ici, je vais verser dans l’optimisme.

Râler c’est bien, rigoler c’est malin (slogan).
Qui m’aime me suive.

Nous pouvons voir la France en grand. Nous pouvons nous autoriser cette prise de conscience qui viendrait complètement déglinguer nos habitudes de français : en fait, nous pouvons nous voir grands, ça ne serait pas un crime. Ça ne serait même pas grave.

Le risque ? Au minimum : un optimisme fondé sur une surévaluation erronée de la réalité. Ouais, mais au moins on serait contents.
Au maximum ? Réaliser qu’en fait, nous sommes grands. Vraiment grands.

Je sais, c’est choquant, notamment quand on n’est pas entrainés. Mais ça ne fait pas mal (a priori).

Alors bref. Voilà mon plan : j’aurais pu créer une association de propagation de l’optimisme avec son propre groupe Facebook et tout… Mais ça existe déjà.

J’aurais pu vous écrire des tartines pour vous expliquer que ça va bien plus mal ailleurs alors qu’il faut arrêter de cracher et de baver (enfin : de faire des trucs pas nets avec notre salive). Mais c’est trop évident. Les lieux communs, c’est comme le pessimisme : je fais un rejet.
La question n’est pas de savoir s’il vaut mieux être né ici qu’en Haïti ou à Bagdad. La question n’est pas de savoir si nous irions mieux avec davantage d’emplois, moins de pauvreté, moins de violence,… Les réponses à ces questions, nous les avons, je ne vais pas tourner en rond là-dessus. C’est à la fois trop facile et beaucoup trop compliqué pour moi.

A la place, je vous propose une « Chronique de ça va bien » : un point régulier sur les choses qui vont bien, sur ce vers quoi nous pouvons aussi tourner notre regard pour contrebalancer une réalité qui n’est peut-être pas obligée d’être si catastrophique que ça.

N’allez pas croire ! Ce blog n’est pas le pays rose des marshmallows à la guimauve (de toute manière ça ne veut rien dire « marshmallow à la guimauve »). Je suis une femme de terrain : je base mes écrits sur du concret, du vrai, du palpable. Des trucs de la vraie vie. Ces choses que nous pouvons toucher du doigt.

Je vous trouve un exemple tout de suite :
Hé bien par exemple : ça fait plus d’un mois que mon gasoil est à 1,259 € le Litron.
L’autre jour j’ai fait un plein à 75 € alors qu’avant ça tournait autour des 80 € (ma Kangoo boit comme un trou).
Alors je suis contente. C’est avec ce genre de choses qu’on peut dire que la rentrée est bonne. C’est pas tout pourri ici. Non non.

Autre chose : en moins d’une semaine j’ai réussi à faire quelque chose que je devais faire depuis… (je ne peux pas vous le dire parce que je n’assume pas). J’ai bloqué 90% des rendez-vous médicaux dont a besoin ma famille (dentiste, ophtalmo, chiro… ne reste plus que le psy et c’est bon). Comme quoi, je suis perfectible. Or il se trouve également que je suis française. Donc les français sont perfectibles : ça s’appelle un syllogisme. Bravo à nous !

Rendez-vous ici, avec mon premier point « je souris à la vie » dans quelques jours.

 

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16 Comments

  1. coucou madame ! juste un petit mot en passant pour te dire que c’est vraiment un plaisir de te lire
    voilàààà (c’était un commentaire très utile)

  2. LN

    C’que je t’aime toi!
    Vive la France (et vive nous, on dechire!)

  3. Cha

    Ben j’suis ben d’accord ma brave Dame. Optimistons !

  4. Je me suis fait la même réflexion satisfaite sur le gasoil récemment 🙂
    Toujours très agréable de te lire et tu as bien raison sur le fond… je vais déjà me l’appliquer à moi-même avant de me préoccuper de faire bouger la France, d’ailleurs.

  5. Bien d’accord avec toi! Malgré le fait que le pessimisme ça me connait mais j’appelle plutôt ça le « réalisme » 🙂
    Du coup, depuis mars dernier, j’ai mis en place (pour moi même) mon cahier des gratitudes! Tous les jours (enfin disons régulièrement – genre j’ai rien écrit entre fin juin et début septembre mais bon) j’y écris les choses positives de ma journée.
    Bon soyons honnêtes, il y a quand même des bonnes journées de merde mais ça oblige à regarder du côté positif des choses.
    C’est en tout cas un bon exercice!

  6. Ha! et tu écris drôlement bien! C’est important de le dire!

  7. Anne-Christelle Beauvois

    Bonjour,

    Merci pour cet article, il va bien dans le sens où j’essaye de me rendre, du côté optimiste de la force;-) Chaque jour à la recherche d’une good news, ou d’une belle idée pour contre-balancer à mon petit niveau l’atmosphère ambiante.
    Chercher l’énergie positive afin d’inverser la courbe des problèmes, soucis qui sont parfois pesant dans une vie (la mienne en l’occurrence).
    .

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