Et si c’était le point de non retour ? [Et donc on peut créer dans la joie ?]

Il y a une semaine, j’ai dépassé le deuxième palier clé de mon aventure romanesque : 200 pages (pour retrouver les épisodes précédents concernant mon roman, c’est ici, et ici, sans doute ici aussi d’ailleurs).
Et puis j’ai pris un bain.
J’étais heureuse. J’avais chaud au fond de moi. Un peu plus et on aurait dit… mais oserais-je ? Du bonheur ?

Alors je me suis dit « ben mince, on dirait bien que j’ai passé le point de non retour ».

J’ai ressenti cette chose bizarre au creux de mon ventre : ça ressemblait à de la peur et de la joie en même temps. Il paraît que c’est bon signe.

De 100 à 200 pages, mon expérience a été absolument fascinante.
Souvent, à propos de projet importants, j’ai entendu dire : « le plus dur c’est de se lancer ».
C’est vrai. Ce premier pas fatidique, il peut être extrêmement impressionnant.
Ce que j’ai réalisé récemment, c’est que l’autre moment le plus dur, ce sont les 100 pages suivantes. Au sens propre comme figuré, d’ailleurs.
Une fois qu’on a sauté le pas, il y a une énergie créatrice grisante. Puis parfois, on approche de certains paliers : et ça recommence à devenir complexe.
Avec tout ce que je vous raconte sur notre naturelle pulsion d’auto sabotage, je trouve ça évident.
Parfois, plus on concrétise, plus grande est la tentation de faire demi tour et de partir en courant, ou bien de se geler sur place (histoire de ne surtout pas trop bien réussir).

J’ai écrit 100 pages, j’ai été si heureuse que j’ai failli tout arrêter (jusque là, rien d’anormal, n’est-ce pas) et j’ai pris un bain.
J’ai écrit 200 pages et j’ai pris un bain tout court. Pas d’effroi particulier : juste la mousse qui sentait bon et ma joie qui pétillait. J’étais contente. Sans piège, sans peur panique qui déboule par derrière et retourne la situation.

C’est là que j’ai su que j’avais basculé.
Pendant un mois, j’ai côtoyé de près, tous les jours, presque à chaque minute, mon scenario d’échec. Et tous les jours il sera là, parce que ce roman, c’est nouveau, c’est grand et c’est beaucoup de joie.
Mais lundi matin, j’ai fait le compte et j’ai su que les 200 pages seraient atteintes le soir-même.
Et surtout, j’ai su que n’avais plus peur d’abandonner.
Et même, je savais que je finirais.
Alors que mon sabotage me dit tout l’inverse. Depuis toujours. Il a déjà perdu.

Suis-je de l’autre côté de ces fameux nuages ?
Je n’en ai aucune idée : comment reconnaître un paysage que l’on n’a jamais visité ?

Ce que je sais, c’est que j’ai basculé quelque part, après un point de non retour.

Car il n’y a désormais plus de retour arrière.

** Et j’ai compris que c’était l’une des vraies belles raisons de nous saboter : accomplir quelque chose d’important, c’est accepter le risque d’être plus heureux.
** Et être plus heureux, ça ressemble à être quelqu’un d’autre.
** Et devenir quelqu’un d’autre, c’est effrayant.

L’idéal serait de passer directement au stade où c’est grisant. Ou de ne jamais le quitter.

Pendant le mois qui vient de passer, j’ai mis en œuvre plus que jamais (et je dis bien JAMAIS) tout ce que je sais de la relation humaine, de la communication, de la gestion des émotions.
Il y a quelques années, je vous aurais raconté que je me suis battue contre moi-même (d’ailleurs, il y a quelques années, c’est ce que je vous racontais : c’est bien d’avoir un blog, ça laisse des traces).

Aujourd’hui je suis très heureuse de vous dire que ce dernier mois j’ai avancé avec moi-même. C’est comme si je m’étais attrapée par la main en me disant : « cette fois-ci ma petite je ne te lâcherai pas ! ».

Mon roman n’est pas fini, et tant d’autres importantes étapes de travail l’attendent.
Mais chaque jour j’en découvre davantage la fin, même si je l’ignore encore.
Et chaque jour j’écris avec la joie d’être une auteure qui… sait qu’elle va finir son roman 

Voilà. Le point de non retour c’était ça : l’une des particularités très visibles (et tellement pénibles) des auto sabotages, c’est qu’ils sont si puissants qu’ils effacent la joie. Il faut au moins ça pour nous convaincre avec une telle force que non, nous ne pouvons pas accomplir des choses.

Moi c’est à la joie, qui ne part plus, que je sais que j’ai passé le point de non retour.
Je l’avais déjà connue dans mon travail, cette joie : celle que l’on trouve lorsque l’on est restés assez longtemps dans la course pour dépasser ces nuages.

Moi, je n’ai pas eu besoin de changer, je n’avais rien de moi à abandonner.
Ce qui s’est passé, c’est que chaque jour, un pas après l’autre : je m’autorisais à être un peu plus… moi.

Alors j’ai écrit 200 pages, et j’ai pris un bain.

Marie-Haude
Sex, love & book writing

 

 

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7 Comments

  1. C’est super de lire ton avancée, c’est beau !
    En plus j’ai l’impression de super bien te comprendre: ces derniers jours je crois que j’ai aussi passé un « turning point »… Il y a quelque chose qui a changé au fond de moi, un sentiment de « ok je m’aime vraiment, je m’autorise vraiment » (je ne me bats plus).

    Être heureux c’est parfois oser dire « non » à tous ceux qui nous ont dit que l’on avait pas le droit de l’être…

    • Marie Grain de Sel

      Merci pour ton témoignage Sarah ! C’est tellement ça ! Je trouve ça merveilleux que tu aies passé ce point de non retour 😉

  2. Génial. Cela faisait longtemps (trop, le temps … Chronos et moi sommes fachés) que je n’étais pas venu faire pétiller mes neurones par ici. Et là grosses bouffées de bulles. Du coup je me suis (un peu) autorisée (c’est moi la cheffe de mon propre temps après tout, fuck Chronos) à passer un moment à dévorer de ci de là les posts que j’ai manqué. J’ai hâte de le lire ce roman. Je m’inscrit officiellement sur la liste des futures lectrices. Je suis super admirative de ton nouvel élan de sincérité absolue et de cette quête de vivre intensément sa vraie personnalité (que nous nous dissimulons si efficacement et si sournoisement, tu voies j’ai vraiment lu plusieurs de tes textes). L’envie, le besoin d’écrire un roman rode dans mon propre cerveau. Et je la combat vaillamment parce 1/ si je cède il n’y en aura pas qu’un (même si je ne suis jamais éditée) 2/ j’ai trop besoin de temps pour peindre et ça c’est encore plus vital qu’écrire pour moi. Et puis je fais le pari ce pari insensé : ma vie ne s’arrêtera pas demain (sous les roues d’un camion fou par exemple) et je vais bien trouver une faille spatio-temporelle à exploiter.

    • Marie Grain de Sel

      Coucou !!! Contente de te retrouver ! Haha je me reconnais dans tes mots : plein d’envies, et cette conclusion qui me va bien (je vais vivre encore longtemps pour faire tout ça). Je comprends ton arbitrage entre la peinture et l’écriture. Moi c’est pareil avec mon roman. J’ai dû mettre la musique un peu plus entre parenthèse (mais pas complètement parce que sinon… je ne serais plus moi ;-))

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