Faut-il être amoureux pour réussir ?

Un jour que je me gargarisais de tout l’amour que je portais à la nouvelle carrière que j’étais en train de confectionner pour moi-même, mon ami Sébastien m’a déclaré : « Untel m’a dit qu’il ne faut jamais être amoureux de sa discipline ». Ça m’a calmée.

Sébastien (et Untel) avait raison : l’amour rend aveugle, dit-on, et aimer aveuglément ses propres méthodes de travail serait une erreur. Le meilleur moyen, à mon avis, de nous enfermer dans nos mécanismes et habitudes sans jamais les remettre en question, ni les faire évoluer, ni envisager de les changer. Professionnellement, j’admets que c’est dangereux, parce que, pour l’avoir vécu, je constate qu’être trop aveuglément attaché à une seule approche ouvre en grand le risque de devenir périmé, puis mauvais, puis chômeur. Fort heureusement, je n’en suis jamais arrivée à de tels extrêmes. Pourquoi ? Parce que c’est de mon travail que je suis amoureuse. Et comme dans toute relation amoureuse : je fais vivre ce qui le constitue, je le remets en question, mon travail. Je cultive tout ça, je fais des efforts, je construis le tout pour que l’amour dure. Pour que l’amour brille. Et je crois qu’il n’y a rien de tel que d’être amoureux de son travail pour créer du succès économique à grande échelle.

Et d’ailleurs, je crois qu’il n’y a rien de tel que d’être amoureux dans la vie,en général : parce que quand on est amoureux, tout est mieux.

La preuve par 5 : 

1/Un amoureux, c’est beau et ça sent bon

L’amoureux sent bon et rutile. Pourquoi ? Parce que le sentiment amoureux provoque un enthousiasme sur développé pour les actes d’hygiène : douche, coupage d’ongles,rasage du visage (lui), et du reste du corps (elle). Avec l’envie de plaire à l’être aimé naît une passion inaltérable pour les choses qui sentent la fleur,les fruits ou la menthe : crèmes, parfum, lessive, sans oublier l’indispensable dentifrice. Les plus romantiques d’entre nous iront jusqu’au bain de bouche. L’amour sent le propre.

Quand l’amoureux parle, ça sent bon. Quand il marche, ça sent bon. Quand il serre la main et dit bonjour, ça sent le propre. Peut-être même qu’il ne sent rien de spécial. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne sent pas le sale. L’amoureux a envie d’être beau dans les yeux de l’être aimé. Alors il donne un coup de pouce au destin en soignant son allure, en se montrant sous son meilleur jour.

Et bien au travail, c’est-ce que j’appelle adopter une attitude vertueuse. Soigner son apparence, son hygiène : c’est bon pour nous, pour notre estime de nous. Et c’est un élément important de la relation de travail : avec nos collègues, nos clients, nos prospects.

J’illustre mon propos : entre un gens propre et soigneusement vêtu et un gens qui pue et qui a des croûtes suspectes partout sur ses vêtements, à qui croyez-vous que votre inconscient vous invite à faire le plus confiance ?

En bref : quand le client commence à se plaindre de vos odeurs, ça craint pour le commerce. Et l’amour préserve de ce genre de drames.

2/ Le « loveglow » : l’amoureux donne envie

Lorsqu’on tombe amoureux après une longue période de sécheresse (également appelée « célibat »), il arrive souvent que tout le monde, soudain, ait envie de coucher avec nous.

Ben ouais. Parce que l’amoureux rayonne. Il brille des mille feux de l’extase. Lorsqu’il marche dans la rue, le sourire plaqué au visage, il envoi des rayons de bonheur autour de lui. Et donc : tout le monde le veut. C’est normal : les rayons de bonheur, ça donne quand même vachement envie.

Au travail c’est pareil. Quand on est amoureux de son travail, on porte sur soi la lumière de l’amour, de l’épanouissement : la béatitude des jours heureux. Et ça, tout le monde en veut un bout dans la vie. C’est l’aura amoureuse : quand soudain, tout le monde rapplique tellement c’est beau, tellement c’est chaud. La passion transporte, elle est communicative, voire même contagieuse. Quand on aime : on a envie d’aimer tout le monde et tout le monde a envie de nous aimer. Et que c’est beau !

Bref : nous qui sommes amoureux de notre travail, nous donnons envie. Nous portons sur nous la lumière invisible de la plénitude. Et ceux qui nous croisent ont envie de tester : pour voir si ça leur fera la même chose. L’efficacité commerciale du sentiment amoureux est donc inestimable.

3/Résistance et Endurance : les deux piliers de l’amour

Quand on est amoureux, on encaisse drôlement bien. Tout.

D’ailleurs souvent, les amoureux prononcent ce genre de phrases énervantes pour tous ceux qui ne sont pas amoureux : « il pourrait m’arriver n’importe quoi, je suis tellement sur mon petit nuage depuis que je suis amoureux, que ça ne me ferait rien du tout ! ».

De fait, c’est une très bonne chose d’être amoureux de son travail. Notamment lorsqu’on est à son compte : parce qu’il se passe souvent n’importe quoi, et il est indispensable que cela ne nous fasse rien du tout. Il faut avancer, il faut continuer : il faut que toutes les crottes du quotidien nous glissent dessus, sinon on est foutus.

De plus, cette très grande force de celui que protège une bulle d’amour : c’est qu’il prend tout avec décontraction et distance. Il garde la tête froide, est optimiste en toutes circonstances et trouve des solutions à tout (avec toujours ce sourire béat insupportable pour tous les blasés de la terre).

Bref : cette force tranquille de l’amoureux que plus rien n’atteint (à part les flèches de Cupidon) n’est autre que la très grande résistance au stress et aux coups durs de celui qui nage dans le bonheur. Une attitude très rassurante pour le client, qui se sent en confiance et en de bonnes mains.

4/La cécité sélective de l’amoureux transit

Avez-vous déjà entendu cette maxime : « L’amour rend aveugle et le mariage rend la vue ? ». Pf !.. N’importe quoi.

Être amoureux, ce n’est pas être aveugle : c’est être focalisé sur tout ce qu’il y a de meilleur chez l’autre. Si nous faisions ça de manière plus généralisée dans la vie, je suis sure que nous aurions meilleure mine.

Et puis aimer, c’est tenir la distance. Avec ce que l’on voit et ce que l’on choisit de voir différemment : c’est trouver sexy des t-shirt vieux, sales et difformes. Parce qu’ils sont les t-shirt vieux, sales et difformes de l’être aimé.

C’est fermer les yeux sur certaines choses. C’est passer outre les jours sans, les pets, les rots, les inconstances et les irruptions cutanées (je sais ce que vous vous dites : « mais comment fait-elle pour être aussi romantique ?! ». Hé bien c’est inné, voyez-vous).

Grand bien nous fasse d’être amoureux de notre travail : qui ne nous épargnera pas les jours merdiques, les infidélités, les coups de mou, les coups de gueule, les grosses engueulades et les déceptions. Moi par exemple, je suis toujours amoureuse de mon ex (Travail ! Qu’allez-vous imaginer, bande de voyous !). Malgré tout ce que nous avons traversé, il aura éternellement sa place dans mon cœur. Amoureuse un jour, amoureuse toujours : telle est ma devise. Alors j’ai appris des épreuves du passé pour faire de mon présent une réussite : en y mettant tout ce qui avait été beau dans mes histoires précédentes, et en rajoutant trois caisses de « encore mieux », parce que sinon, je ne vois pas à quoi ça sert.

Bref. Être amoureux de son travail serait donc comme être amoureux tout court : la solution pour trouver au cœur de soi-même une source inépuisable de motivation. La capacité magique à donner le plus beau, et à faire des efforts pour que l’histoire soit belle et durable, pour le meilleur et pour le pire.Vous qui êtes amoureux de votre travail, votre entreprise a bien de la chance de vous avoir !

5/Le superpouvoir de l’amoureux

Comme dit plus haut : l’amoureux baigne dans une félicité constante. Non seulement insouciant, il se sent invincible. L’idée qu’il véhicule: « puisque cette personne exceptionnelle m’aime, tout est possible dans la vie ». Toutes les portes du bonheur s’ouvrent dès lors que l’amour naît. On se voit grand, on se voit beau, on se croit capable de tout. Traverser la planète pour voir son amoureuse 2 jours, passer le barreau de Paris(ou de Bordeaux, hein), se battre en duel avec un Vicomte, chanter sous un balcon à la tombée de la nuit, sauter en parachute, apprendre le chinois : rien ne fait le poids face au cœur intrépide de l’amoureux.

Pour les gens normaux, tout ça peut paraître naïf et inconsidéré.

Pour les gens amoureux : tout ça est une manière d’avancer dans la vie en s’imaginant que tous les possibles nous appartiennent dès lors que nous avons pris la décision de les atteindre. C’est un super pouvoir qui permet de déplacer des montagnes, de vaincre nos peurs, d’aller au-delà de nos limites, d’explorer l’inédit : quelle entreprise ne rêverait pas d’avoir des recrues capable de tels élans ?

Oui mais comment on fait pour trouver l’amour ?

Alors j’ai pensé à toi, mon lecteur préféré : parce que peut-être qu’après ce que tu viens de lire, tu as envie de tomber amoureux, en 2016. Mais comment faire ?

Pour être amoureux de notre travail, nous pouvons probablement faire comme pour l’amour des gens, en général. Au début, nous testons, nous explorons. Nous tombons sur des os, nous souffrons. Puis nous nous relevons et créons une liste mentale des « plus jamais ça » : toutes ces choses que nous ne voulons plus jamais trouver dans un  travail. Un jour, à force de claques et de « plus jamais ça », nous sommes enfin prêts à trouver l’amour dans un travail qui colle si joliment à nos attentes.

On peut aussi apprendre à se connaitre mieux : à savoir déceler nos traits de caractères dominants, nos plus forts atouts, les compétences et les goûts que nous avons développés, en lien avec ces forces que nous avons au fond de nous. Je sais de quoi je parle : c’est mon métier de faire ça avec les gens. Mieux se connaitre pour faire les bons choix : ceux dans lesquels nous pourrons enfin nous révéler, nous exprimer et nous épanouir durablement. C’est quelque chose de très puissant et que j’aime beaucoup. Et puis ça marche (là tout de suite, je suis en train de le faire sur moi-même et le résultat est épatant).

Sinon, il existe des sites de rencontre (Cadremploi, RégionsJob, Apec… vous voyez le genre). Je recommande aussi l’usage des réseaux sociaux. Et puis la bonne vieille méthode : sortir, rencontrer des gens, discuter de ce qui vous fait vibrer. Comme avec l’amour des gens, l’amour du travail fonctionne dès lors que vous ouvrez vos écoutilles et que vous écoutez votre cœur… Ainsi que ce que vous disent vos tripes : comme avec ce garçon que VOUS AURIEZ DÛ éviter, quand ça hurle « FUIS ! », c’est qu’il faut fuir. En tout cas dans ma vie, cette règle s’est toujours vérifiée.

Je vous laisse avec ça. J’espère avoir mis de l’amour, des arcs en ciel et des licornes dans votre journée.

Et surtout, j’espère que vous allez tomber amoureux, quel que soit l’objet de votre affection : parce qu’être amoureux, c’est vraiment ce qu’il y a de mieux (et passer une journée à Disneyland aussi, c’est bien sinon…).

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13 Comments

  1. Mardge

    Je vais tester ta méthode. En fait, je me demande si moi et mon travail ne sommes pas devenu un vieux couple, qui s’aime oui, mais qui n’est plus tout à fait amoureux.
    Je vais être plus attentive à lui, mais aussi à moi et ainsi retrouver cette belle flamme qui me semble t-il vacille un peu depuis quelques temps. Ben oui, je m’emmerde quelquefois au boulot et ça c’est pas bon signe.
    C’est dit, Je vais y arriver ! Je vais y arriver ! Je vais y arriver !

  2. Très pertinent cet article….Quelle belle idée d’associer le sentiment amoureux et le travail!!! Les papillons dans le ventre….C’est ce que j’ai ressenti quand j’ai SU que j’avais fait le bon choix professionnel, c’est ce que je ressens quand je vois mon mari en costard et que je le trouve trop canon de la mort. Bravo Marie-Haude!!

    • Marie Grain de Sel

      Voilà ! Les papillons, c’est ça ! Ils sont là tous les dimanches soirs, rien qu’à l’idée de le retrouver le lundi, mon amoureux-travail 😉

  3. Rae

    Oui, oui, oui!!!!! Love this article. 2016 sent très très bon!!!!!! Merci m’dame!

  4. Et un travail qui tomberait amoureux de nous et de notre talent fou, c’est possible tu crois ?
    Merci pour les licornes et les arcs en ciel

    • Marie Grain de Sel

      Oui je crois que tout est possible, surtout en amour : alors oui ! Il est pas loin le travail qui n’attendait que toi : tu es la femme de sa vie, Zaza 😉

  5. Emilie

    Pour faire le lien avec ton dernier billet, sur le blues du mois de janvier, j’ai plus de mal à aller à la rencontre des gens en ce moment ; à partir du mois de novembre en général l’idée de sortir me sourit de moins en moins… Mais ça va revenir, j’y crois (et je vais faire ce qu’il faut pour ça) !
    Quant à l’amour…

    • Marie Grain de Sel

      L’amour c’est comme le soleil : il entre si on ouvre les rideaux (la métaphore du siècle…). 😉 Moi aussi j’hiberne un peu en hiver. C’est un moment de repli, pour plein de gens alors replions-nous et quand reviendra le printemps, nous pourrons sortir (comme les fleurs… mince, c’est ma journée des métaphores je crois)

  6. Séby

    Salutations d’un Sébastien amoureux de tout, de la vie, des gens mais visiblement amoureux contrarié car ne parvient pas à entretenir ce sentiment amoureux durablement.

    Tes écrits sont précieux et enrichissants… Work in progress!!!

    Ton futur SUP t’attend… 😉

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