Le 22 novembre, c’est plus ce que c’était

Jeudi 22 Novembre 2012. Nous fêtons nos 3 ans.
Ce billet n’est pas une lettre d’amour pour ce petit coquin. Ce n’est pas une rétrospective. Au fond, tout ce que je ressens ce matin, j’aurais pu le garder pour moi comme un précieux trésor.

Mais en vrai de vrai, ça me fait sacrément quelque chose cette date. Et je ne peux pas faire semblant ; passer ma vie à écrire tout un tas de conneries sur mon blog et ne pas marquer le coup un jour comme celui-ci. Au moins un petit peu. Je ne vais même pas essayer d’écrire un bon billet (ça a le mérite d’être dit et assumé… Après t’en fais ce que tu veux). Je voudrais juste écrire. Comme ça vient.

Nous avons donc 3 ans.
3 ans qu’il a plongé pour la première fois dans mes yeux son regard noir/gris/bleu de nouveau né complètement étonné d’être là.
3 ans que ce rayon de soleil inoubliable à brillé sur son petit corps nu serré dans mes bras fébriles, arrosé des larmes de bonheur d’un papa et d’une maman qui venaient, eux, aussi, de voir le jour.
3 ans qu’on essaye chaque jour d’apprendre à être ses parents, guidés par lui, qui se fie à nous.
3 ans qu’il a poussé son premier cri, qui devait être suivi par tant d’autres ; aux mille sons, aux mille octaves. Les cris de larmes, les cris de douleur, les cris d’incompréhension, les cris de comédie, les cris pour exister.
3 ans tellement remplis.

Haaaaan ! Le rêve : un goûter d’anniversaire avec « Vouini » et sa bande ! Mais il parait qu’ils n’étaient pas libres aujourd’hui…

Pour moi, les anniversaires ne seront plus jamais pareils (nooooon je ne vais pas encore vous parler de mes 30 ans !!!).
Les siens parce qu’il est le premier être au monde dont les anniversaires me font pleurer. Enfin… Pour le premier j’ai pleuré (et allez chanter «Joyeux anniversaire» en pleurant… Ça sort faux, tout simplement).
Le deuxième, j’avais envie de pleurer parce que je lui avais fait des cookies spéciaux d’anniversaire qui ressemblaient en fait à de petites galettes de vomi (ou de diarrhée)… Aujourd’hui je suis émue, oui.
Quand je repense à cette nuit là, suivie de ce matin-là.
À la chaleur dans mon coeur quand la sage-femme m’a dit, avec son magnifique sourire (dans mes souvenirs, tout ce qui s’est passé à la maternité est magnifique. J’étais euphorique et droguée aux hormones) : «c’est pour ce matin, il arrive !».
Quand j’entends encore cette phrase, mon coeur fait des bonds, c’est superbe.

Depuis sa naissance, à chaque anniversaire de mes parents, je pense à mes grands-mères et à cette époque cruelle où la péridurale n’existait pas… (la contraception non plus, enfin pas trop… Et au croisement de ces deux réalités vous avez : des familles nombreuses et des femmes très courageuses…).

Et depuis qu’il est venu au monde, faisant de moi une maman, je ne ressens plus la même chose le jour de mon propre anniversaire.
Ce jour-là, je pense avant tout à mes parents. À ce qu’ils ont dû ressentir et que je comprends désormais plus clairement.
Je pense à leur attente en salle de travail. Je pense à l’instant où ma maman a senti que «c’était le moment» ; où elle a dû pousser de toutes ses forces, dépassant ses limites, pour me faire arriver dans ce monde ; où ils m’ont entendue hurler ; où ils m’ont vue et touchée pour la toute première fois (et où ils ont constaté avec étonnement, qu’en fait, j’étais une fille).
Je ne me souviens pas du jour de ma naissance. Mais eux, si.

Mon anniversaire, c’est à eux que j’ai envie de le souhaiter : c’est l’anniversaire d’une étape très importante de leur vie. Moi, ce n’est que le jour de mon débarquement : le passage nécessaire pour avoir la possibilité de vivre tout le reste. Mais les grands évènements, ils sont venus après.

Aujourd’hui, je pense à eux, encore. À ce que ça doit leur faire que le bébé de leur bébé fête aujourd’hui ses trois ans. À ce que ça a dû leur faire, cette fameuse nuit de novembre 2009, d’attendre de nos nouvelles ; de savoir s’il arrivait ; de savoir s’il serait une fille ou un garçon ; de savoir comment moi, leur bébé, je m’en sortais…

Je pourrais écrire tout un texte sur des «si on m’avait dit il y a pile trois ans que …». Mais la liste serait longue tellement nous avons été de surprise en surprise ces trois dernières années. Il nous surprend tous les jours sans exception depuis ce matin-là. Je n’avais rien anticipé de notre vie de famille. Je ne savais pas que nous pouvions avoir un enfant si extraordinaire.
Les surprises, elles ont été pour nous aussi : sur nous-même, pour être précise. En bien comme en mal.
On apprend tout ça sur le tas depuis trois ans. Il essuie des plâtres enduis de notre ignorance, de nos doutes, d’un amour qu’on n’avait pas soupçonné et dont la force et l’intensité me frappent souvent. Me surprennent. Me rassurent.

Ouais. Aujourd’hui on a trois ans quoi…
Mine de rien, ça fait quelque chose ma bonne dame !

Si vous voulez me raconter ce que vous ressentez quand c’est l’anniversaire de vos enfants, allez-y ! Je suis d’humeur guimauve et fleur bleue aujourd’hui, je veux me rouler dedans !

Et en bonus : cette dernière page d’un livre que mon papa m’avait offert lorsque j’attendais mon fils (devinez de qui je tiens mon côté grosse tendre).
Depuis trois ans, j’y pense quasiment tous les jours, à cette jolie phrase. Et à chaque fois, ça me colle tellement une boule dans la gorge que j’en ai la glotte toute coincée. Ça dit : « La première fois que tu es née, c’est la deuxième fois que je suis née ».

Le livre c’est : La première fois que je suis née ; de Vincent Cuvellier et Charles Dutertre. Chez Gallimard Jeunesse. Il est trop meugnon, je le recommande.

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PS : en cliquant sur l’image de Winnie l’Ourson, on arrive sur un site qui propose des fonds pour coloriages à imprimer chez soi ; ça peut en intéresser certains

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6 Comments

  1. Que ce soit gnome I ou gnome II, à leur anniversaire respectif, ce qui me vient à l’esprit c’est le moment où je les ai tenus entre mes bras pour la première fois.
    Vous savez ce moment, où, il est encore un peu fripé, pas franchement nettoyé.
    Ce moment où aussi 50 millions de questions vous arrivent à la seconde.
    Ce moment, où vous avez le pouvoir d’arrêter le temps. Plus un bruit autour de vous. Plus rien n’existe sauf, lui et vous.
    Voilà ce qui me vient à l’esprit. Notre première rencontre.
    Gnome I va avoir 7 ans, le 27 novembre prochain.
    Gnome II aura 2 ans, le 29 mai. Il est né le jour de la fête des mères. Ça s’invente pas.

    • C’est vrai qu’à cet instant là on a l’impression d’être dans une drôle de bulle , y a plus rien autour. La première rencontre, exactement : s’il y a une chose dont j’aimerais me souvenir jusque sur mon lit de mort, c’est bien celle là ! Ho mais c’est bientôt l’anniversaire de Gnome I ! L’âge de raison en plus (tu me diras si c’est vrai cette légende)
      (moi perso je les trouve assez caoutchouteux aussi, à la naissance ;))

      • L’âge de raison… Diantre, mais qu’est-ce que c’est????
        Gnome I serait-il dépourvu de ce gène? Je vais mener l’enquête et te tiens au courant.
        (Note pour plus tard : prévoir recherche « gène âge de raison » sur gnome II… Si pas présent, l’introduire.)

  2. HeLN

    Je suis une curieuse venue de chez GrosseBlondeParesseuse après son post d’aujourd’hui. Je n’avais pas nécessairement l’intention de commenter, mais là, non, c’est pas possible, il faut que je le dise : « La première fois que je suis née » m’a aussi été offert par mes parents pour la naissance de ma première. C’est notre livre chouchou et doudou, à ma Grande et moi, celui qu’on lit inlassablement depuis 9 ans, quand on s’est fâchées un peu, ou quand on a envie d’un moment tout doux à nous deux. Je l’adore, j’adore aussi la dédicace que Vincent Cuvelier m’a faite dans ce bouquin. Je l’offre systématiquement à mes copines pour la naissance de leur premier (surtout si c’est UNE première en fait). Voilà, c’est dit ! Ce bouquin DOIT figurer dans la bibliothèque de tous les nouveaux parents, bien mieux qu’un Laurence Pernoux (et il dure beauoup plus longtemps!)

    • Hé bien déjà, bienvenue ! Ha !!! bonne idée de partager ce bouquin avec les enfants. J’avoue, je ne lui ai pas encore trop montré (maintenant que je te le dis, je ne sais pas trop pourquoi). Et oui ça réconforte mieux qu’un Laurence Pernoud… Mais, au fait : est-ce que les Pernoud n’auraient pas été écrits rien que pour nous déprimer de toute manière ? 🙂

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