Fais-le par amour… Ou ne le fais pas DU TOUT 

Il y a quelques jours j’ai partagé ici et là les images de ma conférence au sein des 360 Possibles, qui se tenaient à Brest la semaine dernière.
Pour accompagner l’une d’entre elles, j’ai tweeté que oui, « nous » allions « retrouver la flamme ». C’était le sujet de mon intervention. Comment, par notre manière d’apprendre à être humains parmi les humains, et en communicant comme tels, nous avons le pouvoir immense de faciliter l’engagement, la passion : l’envie d’être là et d’avancer.

T’as déjà perdu la flamme, toi ?

Sous mon image, un de mes amis a réagi : « T’as perdu la flamme, toi ? ».
Oui.
D’où le « nous » allons retrouver la flamme, plutôt que « je vais vous faire retrouver la flamme à vous, parce que moi je suis on fire les mecs, tout roule pour moi ».

Oui j’ai perdu la flamme, souvent. Ou plutôt, je me suis laissée consumer par le mauvais feu. Jusqu’à m’assécher, sans sève. En perte de sens. En perte de moi.
Comme toi, peut-être, qui me lis : je suis née en France, j’ai été à l’école, j’ai fait des études, j’ai été embauchée dans des entreprises. J’ai donc passé les 34 dernières années à me battre pour trouver, déceler, définir, protéger, et animer : ma flamme. Car rien de ce que j’ai dû faire, comme on doit le faire parce que c’est comme ça la vie, ne m’y a préparée. Comme tout le monde : j’ai suivi le parcours d’apprentissage de la performance et de la réussite d’un point de vue extérieur. Je ne sais pas quelle flamme on m’a appris à cultiver. Pas la mienne, en tout cas.
Soit.
Je ne me plains pas. Parce que je crois être tombée sur un bon lot en matière de famille. Non pas que qui que ce soit dans ma famille ait été plus éclairé que moi en matière de flamme personnelle. Mais au moins, j’ai été entourée d’amour. Nous ne le savions pas, mais c’était un indice précieux.

Sauf que j’ai trouvé la source infinie de la flamme (et que c’est plutôt chouette, même)

Je trouve très intéressant de m’être incluse dans le « on va retrouver la flamme ». Car je viens de basculer dans un nouveau temps.
Un tournant très fascinant de ma vie.

On n’écrit pas ça (cf. mon billet d’il y a deux semaines, ici ) sans que ce soit le signe de quelque chose de profond, de fondamental même, et de… définitif.
Toute ma vie est l’histoire de la performance, de la quête de perfection, parce que quête d’amour. Toute ma vie j’ai déployé beaucoup d’efforts pour être exactement comme il le fallait.
Et être reconnue pour ça.
Ça a marché. J’ai été reconnue pour ça.
Et ce que j’ai ressenti : le vide. Encore moins de sens. Encore plus de désorientation, et d’interrogations.

Créer mon entreprise a été un séisme de ça.
Parce que c’était choisir intensément et sans aucune possibilité de concession : de devenir complètement moi-même à travers la création de ce qui serait exactement ce que je voulais, tel que je le voyais, moi.
Pour moi d’ailleurs, si on n’entreprend pas comme ça, pour être avant tout soi-même et mieux que jamais : autant ne pas le faire, parce que c’est le mur assuré (attention ici : on peut gagner des millions et être quand même la tête dans le mur, bien encastrée).

C’est violent parfois, vous savez : d’aller chercher celle que l’on est vraiment après avoir construit avec tant de travail celle qu’il fallait être.
Jusqu’au jour de liberté. Celui où il m’est apparu que c’était bien davantage (trop) de travail d’être performante pour les autres, que d’être moi-même pour moi-même.
Et rien ne s’est fait ce jour-là.
Tout prend du temps. Tout est long et difficile et souvent douloureux.
Mais depuis ce jour-là la violence de l’envie d’être libre, complètement libre, de laisser être celle que j’étais, a guidé tout.
Tous mes doutes, toutes mes conversations, toutes mes idées, mes créations. Mes moments de désespoir.
À partir de ce jour-là j’ai trimé.
Je ne sais même plus quand c’était, mais il y a eu un moment de bascule où il n’a plus été envisageable pour moi d’être autre chose que moi-même, juste pour mon propre plaisir à moi.
Toute naissance est violente et douloureuse. Et longue.
Mais toute naissance est magique.

Aujourd’hui, les gens triment et se font du mal pour ne donner naissance à rien : pour être comme il faut, performants, conformes, indiscutables, acceptés, reconnus.
Et ils s’épuisent.
Ils s’étouffent.
Ils s’éteignent.
La liberté coûte cher : le prix est un travail et une vigilance constants. Mais toujours, fascinants et si… vivants.
Au terme desquels tout vit en plus grand, tout grandit davantage. Tout est clair, large, possible.
Ce travail est bon, parce qu’il a un sens : celui de soi.
Parce qu’il apporte enfin la réponse.

Comment faire vivre la flamme ?

Ma réponse à moi, c’est l’amour.

FAIS-LE PAR AMOUR… OU NE LE FAIS PAS

Et quand tu ne le fais pas : que ce soit par amour, justement.

Par amour pour toi-même : tu es unique, non reproductible, non copiable, non questionnable. Parce que tu es toi.
Et de ça viennent tous les autres amours.

On échange beaucoup, quand on a son entreprise.
On entend beaucoup, beaucoup, beaucoup parler : des questions, des remarques, des débats. Des gens qui savent mieux, vu de l’extérieur : si tu fais bien, si t’es en train de te planter, si t’es bonne, si t’es nulle, si tu t’égares.
Il n’y a pas de débats, je n’ai aucune réponse. Et non : ils ne savent pas. Je suis la seule à pouvoir savoir pour moi.
J’ai enfin compris que je n’avais besoin de répondre à aucune question.

Parce qu’il n’y a qu’une raison pour tout ce que je dis et fais.

Une raison qui n’en a aucune, d’ailleurs. Et qui ne peut s’expliquer à quiconque.
Et qui est l’amour.

Quand j’aime, je brille.
Quand je n’aime pas, je peine. Et je me fais de la peine.

Alors oui la flamme, je l’ai, je la tiens, je la protège : elle est fragile. Mais elle est là, parce qu’enfin, dans ma vie, je suis en passe d’être reconnue non pas pour mon incroyable capacité de performance bien sous tous rapports. Non pas pour ce que je fais de bien, de mieux, de perfectible à l’infini.
Enfin, j’ai décidé de ne faire que par amour.
De manière à n’être reconnue que pour ce qui compte vraiment et que j’ai mis tellement de temps à trouver : pour ce que je suis, moi.

Pour cette semaine, je vous souhaite la flamme de liberté, qui est une flamme d’amour… qui est LA flamme : la vôtre !

Coeur avec les mains, mes choux !

Et bon lundi 

Marie-Haude

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