Avant, j’avais tout le temps peur. Maintenant j’ai juste les pétoches

Longtemps, j’ai considéré qu’il valait mieux échouer en faisant quelque chose que je n’aimais pas.
Dès que l’on se met à réaliser ses rêves, à faire ce que l’on aime vraiment, on est exposé au pire des échecs, pensais-je : celui de constater que le rêve « ne marche pas ».

Bien entendu, je me gourais complètement.

Je suis quelqu’un qui a eu peur toute sa vie.
De l’échec, bien sûr.

J’ai même réussi, à la longue, à me persuader que c’était génial d’avoir peur.

Ma peur était excitante, elle était motrice : elle était mon associée. À nous deux, nous menions la barque plutôt bien.
J’ai créé mon entreprise, armée de ma peur. Forte de la dépasser jour après jour.
Et puis au bout d’un moment, j’en suis revenue, de cette peur.
Je me suis mise à distinguer ce que l’on ressent lorsqu’on a les « pétoches » parce que ça compte si profondément… ce qui est très différent de la peur qui consume.

La peur, à qui l’on vend notre âme : comme à un esprit malveillant qui nous a rassuré par son pouvoir ; mais qui n’hésitera pas à nous détruire si le vent tourne.

J’avais promis à ma peur que si « ça ne marchait pas », je pourrais toujours trouver un job de vendeuse chez Zara, le temps de me retourner.
J’ai légué à ma peur des centaines de nuits paisibles qu’elle a transformées en nuits de merde.
Autant de cheveux marron, qu’elle a blanchi sans se demander si ça m’irait bien au teint.
Des heures et des heures d’interrogations sans réponses, sans fin. Une vraie torture.

Pourquoi donner autant de moi à cette peur ?
Les seules fois où je n’ai pas eu peur du tout : c’était quand j’ai suivi mon cœur. Pas ma tête. Ma tête m’emmerde, elle abrite ma peur avec trop d’hospitalité, je trouve.

Il y a quelques jours, j’ai regardé le documentaire « Jim et Andy » : qui dévoile les coulisses du film « Man on the Moon » avec Jim Carey, tourné en 1998.
L’histoire est fascinante. Et le film nous donne à découvrir un Jim Carey authentique et vrai : extrêmement touchant (à ce stade, dois-je préciser que je vous recommande chaudement d’aller le regarder ? C’est sur Netflix 🎥 )

À un moment, Jim compare son destin d’artiste accompli et reconnu avec celui de son père, qui se rêvait saxophoniste et qui a fini comptable : choix guidé par la peur de ne pas assurer ses responsabilités de père de famille.
Combien sommes-nous à avoir fait ce genre de choix ?
Sauf qu’à 51 ans, Carey senior a perdu son travail. Il ne s’en est jamais relevé.

Jim Carey commente ainsi ce triste destin :
« Ça fait bien plus de mal d’échouer dans le compromis qui nous a éloigné de ce qu’on aimait que d’échouer en faisant ce qu’on aime vraiment. »

Jusqu’à récemment j’aurais dit à Jim qu’il déconnait, qu’il n’avait rien pigé.

Mais j’ai changé de point de vue.
J’ai réalisé récemment que j’avais lâché cette idée de postuler chez Zara en cas d’échec entrepreneurial.

Déjà, je commençais à quitter la peur.

Je n’irai pas chez Zara, ni nulle part ailleurs : parce que si je me plante, je monterai autre chose, à moi. Une autre entreprise, d’autres projets.
Alors je n’ai plus peur. J’ai juste les pétoches.

Je ne sais pas où je vais. Mais… Je vais vous dire : personne ne sait. Vraiment personne.
Alors avoir peur à cause de ça, je crois que c’est une perte de temps.
Vivons notre vie, nous verrons bien où nous irons.
Mon choix aujourd’hui, c’est de la vivre telle que je l’aime, et uniquement comme ça : car ainsi, peu importe où j’arriverai, le chemin pour y parvenir sera forcément délicieux. Et ça, j’aime bien.

Ça me paraît tellement moins fatiguant que de toujours devoir prouver ma valeur en faisant des choses qui ne comptent pas tant que ça…

Quitter la peur pour suivre son cœur : c’est doux, c’est juste et rassurant.
Ça fout les pétoches (ce qui prouve à quel point c’est juste).

Je n’ai plus peur, j’ai juste les pétoches. Et je dors beaucoup mieux 

Passez un bon week end !

Marie-Haude

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